Bien qu’il ne soit pas encore officiellement candidat à l’investiture du parti Républicain pour l’élection présidentielle de novembre 2012 – il devrait faire connaître sa décision en juin prochain –, l’ancien gouverneur du Massachussetts et candidat malheureux aux primaires de 2008, Mitt Romney, profite objectivement du retrait de deux “poids lourds” et de deux redoutables adversaires potentiels dans la future compétition : Mike Huckabee et Donald Trump. Un avantage tactique qui vient récemment d’être renforcé par un très confortable apport financier.
Lundi dernier, lors d’une réunion de levée de fonds à Las Vegas (Arizona), Mitt Romney a obtenu des participants sur place ou par téléphone, des promesses de dons pour sa campagne se montant à la coquette somme de 10,25 millions de $, ce qui représente à peu près le cinquième du coût total envisagé par Romney pour son éventuelle campagne. C’est assurément un succès aussi considérable qu’imprévu. Par comparaison, un autre candidat potentiel dans le camp Républicain, Tim Pawlenty, n’a réussi au cours de deux manifestations de levées de fonds la semaine dernière à Chicago et à Dallas, qu’à réunir 800 000 $.
Romney et ses amis se frottent les mains, mais tout le monde sait que la capacité d’Obama à lever des fonds pour sa prochaine campagne, est sans commune mesure avec ce que pourrait pouvoir lever un quelconque candidat Républicain : le Président-candidat sait qu’il pourra remplir sa caisse électorale d’au moins 1 milliard de $ !
Les analystes politiques soulignent toutefois que l’argent n’est pas tout : en 2008 Romney avait, sans succès et en pure perte, dépensé quelque 40 millions de $ pour s’assurer la victoire aux primaires de l’Iowa et du New Hampshire. En outre, le candidat potentiel Romney n’est pas apprécié chez les Républicains conservateurs sociaux et dans le Tea Party. Sa loi de réforme de la santé, le “RomneyCare”, quand il était gouverneur du Massachussets avec la disposition rendant obligatoire pour tous les citoyens de souscrire une police d’assurance de couverture santé, a été violemment dénoncée par les milieux conservateurs. Tout récemment, Romney défendait publiquement cette obligation – désormais soutenue par Newt Gingrich – dont il a également déclaré, non sans fierté, qu’elle avait inspiré celle qui figure dans la loi de l’ObamaCare, disposition contestée devant les tribunaux par 26 États de l’Union…
Un beau succès financier, certes, mais peut-être sans lendemain comme le sont, si souvent, les gains financiers à Las Vegas…
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