Les tueries sont inévitables car l’homme est mauvais

Un coup de gueule de Roman Bernard*

Suivant le débat sur la tuerie de Newtown aux États-Unis, on remarque une fois de plus que chaque camp prétend résoudre un problème qui existe fatalement dans toute société. Aux uns qui prétendent mettre fin aux tueries en interdisant les armes, répondent les autres, tout aussi cons, qui prétendent mettre fin aux meurtriers en armant leurs potentielles victimes. Le premier camp nie que l’homme puisse être mauvais (ce sont les armes, i.e. la société, qui le sont), le second, (un peu) plus au fait de l’ambivalence de l’homme, pense néanmoins envisageable de faire de chaque puéricultrice une sentinelle prête à dégommer quiconque menacerait ses protégés.

Personne ne dira que, 1) l’homme étant mauvais, les tueries sont inévitables, 2) vivre dans une société où tout le monde est désarmé, ou armé de pied en cap, c’est kif-kif niveau civilité, 3) la solution (partielle) résiderait plutôt dans l’enfermement des cinglés ainsi que l’arrêt de la surmédication (un point commun à tous les tueurs depuis Columbine au moins : ils étaient sous psychotropes).

Mais évidemment, enfermer les cinglés plutôt que les bourrer de pilules et les relâcher dans la nature sera nettement moins bon pour la Croissance que multiplier les caméras, les flingues et les tranquillisants. Les industries de la sécurité privée, de l’armement et du médicament pèsent plus lourd que les rares citoyens qui voudraient vivre libres et aptes à se défendre contre les criminels sans pour autant avoir besoin de sortir l’AK47 pour aller acheter le pain.

En France, on a la totale : les caméras omniprésentes, la police anti-émeutes façon Soleil Vert, le record de la consommation d’anti-dépresseurs, et des racailles tirant à la kalash dans les HLM tandis que Dupont doit demander un permis pour acheter une carabine à pigeons.

*Roman Bernard est l’ancien rédacteur en chef du Cri du contribuable.

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68 Comments

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  • Pierre Lesincère , 31 décembre 2012 @ 19 h 56 min

    Pour mémoire : toutes ces tueries collectives par arme à feu se sont produites – aux US comme en Norvège – dans des sanctuaires où les armes étaient interdites aux bons citoyens…

    Cela ne vous interpelle donc pas ?

  • albert2 , 31 décembre 2012 @ 21 h 11 min

    Chère (ou cher) istina [au diable cette confusion des genres sur l’internet]

    Vous devriez réviser vos connaissances de la Confédération Helvétique.

    1. L’État fédéral, ni les Cantons d’ailleurs, n’arment pas tout le monde : seuls reçoivent une arme de la puissance publique les personnes qui exécutent ou ont rempli leurs obligations militaires (à qui il faut rajouter les forces de police, détentrices de la puissance publique), c’est-à-dire, à ce jour, un peu près la moitié d’une classe d’âge de citoyens suisses et une infime proportion de citoyennes); les résidents étrangers, et celles et ceux des Suisses et Suissesses qui ne font pas leur service militaire ne reçoivent bien évidemment pas d’arme. L’arme de service est normalement un FAS57.

    2. Je ne sais pas ni où ni quand, ni avec quelle fréquence vous avez pu observer un quidam entrer, fusil étiqueté en main, dans un bureau de poste pour y envoyer gratuitement son arme à son domicile, mais sans remettre en doute votre témoignage, je peux vous assurer qu’une telle pratique est prohibée par la législation et la réglementation, tant civile que militaire, et il m’étonnerait beaucoup que le buraliste ne s’en soit pas offusqué.

    3. Enfin, si vous n’avez jamais entendu parlé d’homicides commis à l’aide de ces armes de service, c’est que vous lisez peu la presse helvétique : sans être abondants, ces cas ne sont pas rares et ont fait l’objet, ces dernières années, de nombreuses recensions, au point que le Parlement (Conseil National et Conseil des États) s’en est ému.

    Sur ces tris points, je tiens références à votre disposition.

    De fait, votre résumé tombe complètement à plat, je le regrette.Quand on veut parler de quelque chose, il faut au moins savoir de quoi l’on parle, faute de quoi la démonstration est vaine et l’on finit par desservir ce que l’on veut démontrer.

    Vous pouvez retourner vous aliter.

  • albert2 , 31 décembre 2012 @ 21 h 17 min

    Ah bon, l’Homme est mauvais ?

    L’Humanité n’est-elle pas création divine, donc de toute bonté, car comment le Seigneur eut-il pu créé un Homme mauvais?

    N’est-ce donc plus Satan qui corrompt le cœur de l’Homme? Et Satan ne peut-il pas résider dans la tentation et investir ainsi l’arme dont l’Homme serait séduit?

    Si l’arme est satanique, et si l’on doit rejeter Satan, ne faut-il pas rejeter l’arme?

    A l’arme maudite, je préfère l’Homme bon.

    Vous choisissez votre camp.Dieu seul jugera.

  • Roman Bernard , 31 décembre 2012 @ 21 h 21 min

    Lisez un texte en entier avant de le commenter.

    Il est ici question de « l’ambivalence de l’homme », capable donc du Mal comme du Bien. C’est ce que symbolise le péché originel d’Adam et Ève, dans la Genèse.

  • albert2 , 31 décembre 2012 @ 21 h 22 min

    Moi

  • Robert , 31 décembre 2012 @ 22 h 55 min

    Pour lire un texte convenablement, il faut préalablement faire preuve d’honnêteté intellectuelle.

  • Mikel ANTHONY , 1 janvier 2013 @ 10 h 39 min

    Tout à fait d’accord avec ces propos sensés et responsables mais le problème reste entier car on n’a pas de solution idéale.

    Par contre on constate toujours la frilosité de nos dirigeants, voire leur laxisme, ou même leur couardise : celui qui est dans les clous est bien mal défendu et n’arrive pas toujours à avoir gain de cause, ce qui est tout de même un peu fort de café!

    Le corollaire est que les honnêtes gens vont le rester de moins en moins….

    Une démocratie qui n’a pas le courage de faire respecter les lois est perdue.

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