Les tueries sont inévitables car l’homme est mauvais

Un coup de gueule de Roman Bernard*

Suivant le débat sur la tuerie de Newtown aux États-Unis, on remarque une fois de plus que chaque camp prétend résoudre un problème qui existe fatalement dans toute société. Aux uns qui prétendent mettre fin aux tueries en interdisant les armes, répondent les autres, tout aussi cons, qui prétendent mettre fin aux meurtriers en armant leurs potentielles victimes. Le premier camp nie que l’homme puisse être mauvais (ce sont les armes, i.e. la société, qui le sont), le second, (un peu) plus au fait de l’ambivalence de l’homme, pense néanmoins envisageable de faire de chaque puéricultrice une sentinelle prête à dégommer quiconque menacerait ses protégés.

Personne ne dira que, 1) l’homme étant mauvais, les tueries sont inévitables, 2) vivre dans une société où tout le monde est désarmé, ou armé de pied en cap, c’est kif-kif niveau civilité, 3) la solution (partielle) résiderait plutôt dans l’enfermement des cinglés ainsi que l’arrêt de la surmédication (un point commun à tous les tueurs depuis Columbine au moins : ils étaient sous psychotropes).

Mais évidemment, enfermer les cinglés plutôt que les bourrer de pilules et les relâcher dans la nature sera nettement moins bon pour la Croissance que multiplier les caméras, les flingues et les tranquillisants. Les industries de la sécurité privée, de l’armement et du médicament pèsent plus lourd que les rares citoyens qui voudraient vivre libres et aptes à se défendre contre les criminels sans pour autant avoir besoin de sortir l’AK47 pour aller acheter le pain.

En France, on a la totale : les caméras omniprésentes, la police anti-émeutes façon Soleil Vert, le record de la consommation d’anti-dépresseurs, et des racailles tirant à la kalash dans les HLM tandis que Dupont doit demander un permis pour acheter une carabine à pigeons.

*Roman Bernard est l’ancien rédacteur en chef du Cri du contribuable.

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68 Comments

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  • albert2 , 1 janvier 2013 @ 13 h 58 min

    Ah bon. C’est donc moi qui ai intitulé cet article “Les tueries sont inévitables car l’homme est mauvais.” J’ai sans doute mal compris la subtilité de la formule car éduqué à la langue française par des pédagogues gauchistes et manquant, conséquemment, autant d’intelligence que d’honnêteté. Ce n’est pas toujours facile de suivre la pensée libérale-conservatrice; heureusement que des maîtres pétris de charité chrétienne nous en indiquent le chemin. Par ailleurs, si ma lecture de la Genèse n’est pas une preuve de malhonnêteté intellectuelle, il me semble bien que dans l’histoire du péché originel il y a bien un serpent qui joue un rôle non négligeable. C’est devenu hérétique de penser que Satan existe et que par lui le Mal advient?

  • Frédérique , 1 janvier 2013 @ 14 h 29 min

    @Jacques Avant de penser que la sociètè puisse confondre vengeance et punition, n’avez vous jamais envisagé qu’elle puisse penser en termes de prioritè, et qu’elle n’aurait dû envisager l’abolition de la peine de mort, c’est-à-dire l’élimination d’individus nuisibles, dangereux et totalement improductifs seulement après avoir résolu ses problèmes de misère sociale se traduisant par des morts de froid tous les hivers, des gens qui se suicident après avoir tout perdu, d’autres qui meurent de maladies rares par manque de moyens de la recherche mèdicale…;Il me semble que tous ces innocents qu’on laisse mourir faute de moyens financiers devraient mériter plus de commisération de notre part que les assassins et les tortionnaires.

  • Francis NERI , 1 janvier 2013 @ 14 h 47 min

    Je trouve ce thème intéressant. Un « coup de gueule » calculé à mon avis. Ce portail sait trouver les thèmes sur lesquels nous avons envie de nous exprimer. Que va t-il en faire ?
    Mais la question est à mon avis mal posée, car un Homme “mauvais”
    çà ne veut rien dire. l’Homme-et je n’exclu pas la femme n’est ce pas Gisèle – n’est ni bon ni mauvais. Il EST ! Le “pauvre” si j’ose dire est “victime” de ses deux déterminismes : biiologique et social pour faire simple et binaire.
    Depuis au moins 2 mille ans, des “Gisèle(s) ” pensent qu’il peut devenir “humain”. On peut toujours réver que son “âme” s’élève vers un “meilleur”, mais dans la minorité actuelle de celle-ci, ce n’est pas demain la ville. En attendant ce “fou ” dangereux a encore besoin d’un solide encadrement, de régulation et de contrôle et surtout ne pas lui laisser faire ce qu’il veut. Il mettrai TOUT en l’air.
    Alors Gisèle qui pense au grand régulateur devrait se demander -puisqu’elle y croit- comment il va s’y prendre pour mettre de l’ordre dans ce désordre, un nouveau déluge ?

  • Guillory , 1 janvier 2013 @ 15 h 30 min

    Quels sont les vrais problèmes? la justice inexistante? les armes? les prédateurs? la surpopulation? La solution n’ est elle pas la composante de toutes ces mesures, et bien d’ autres.
    Chacun pense à la solution universelle. Il n’ y en a pas. Si les criminels ont des circonstances atténuantes, des sursis, des remises de peine, et la possibilité d’ échapper à la justice, Cela n’ est pas le cas des victimes dons la perte de la vie ou les traumatismes sont à perpétuité. La peine des victimes est immédiate et sans sursis.Même quant la justice se manifeste, l’ injustice demeure. Une société sans justice n’ est plus une société et ce ne sont pas les caméras qui ferons la différence. ce monde est fait en deux parties, celui des prédateurs et celui des victimes.

  • Roman Bernard , 1 janvier 2013 @ 20 h 54 min

    Ce texte est repris d’un commentaire que j’ai laissé sur Cultural Gang Bang, lequel republiait un article du blogueur Beboper. Je n’ai donc pas intitulé cet article. L’eussé-je fait (mais je ne l’ai pas fait, bis), cela ne vous autoriserait pas à le commenter sans l’avoir lu.

    Car l’article parle bien de l’ambivalence de l’homme.

  • MarcS , 2 janvier 2013 @ 15 h 21 min

    Vous avez partiellement raison tous les deux :
    S’il est vrai que seuls les réservistes de l’armée suisse disposent à domicile de leur arme de service (ce qui implique nécessairement qu’ils aient effectué leur service militaire) cela fait quand même plusieurs millions de citoyens suisses qui détiennent légalement une arme létale avec ses munitions. En revanche si la proportion d’homicides perpétrés avec ces armes était manifestement supérieure à celle d’autres pays comme la France par exemple, on peut faire confiance à l’administration suisse pour y mettre bon ordre. Comme d’autres intervenants l’ont dit ce n’est pas l’arme qui tue mais le malade qui veut tuer et celui la trouvera toujours le moyen de s’en procurer une ou tuera d’une autre manière.
    En revanche si un individu disposé à tuer son semblable savait que ce dernier était en possession d’une arme équivalente à la sienne et a forciori plus efficace, il hésiterait le plus souvent à passer à l’acte
    Comme un autre intervenant l’a fort justement dit : “Dans une société où tout le monde est désarmé celui qui se procure une arme s’assure un grand avantage. Par contre il n’y a pas d’avantage là où tout le monde est déjà armé.”

  • MarcS , 2 janvier 2013 @ 15 h 29 min

    J’ai oublié de rappeler que si le réserviste dispose de son arme de service et de ses munitions c’est pour être immédiatement (en mions de 24 h) opérationnel à son poste de mobilisation et de ce fait ce n’est pas demain que la Suisse serait en mesure d’être envahie par nimporte quelle armée du monde (sauf après avoir été vitrifiée par l’arme nucléaire). La meilleure preuve est que toutes les grandes fortunes du monde capitaliste ou communiste l’utilisent comme un coffre-fort imprenable …

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