Toutes nos élites et les médias nous annoncent une catastrophe pour le PS et ses alliés aux élections régionales des 6 et 13 décembre prochains. Sur toute la France, c’est l’alerte rouge (phénomène d’intensité forte) et même une alerte de niveau violet (phénomène très fort) pour les régions, Nord/Pas-de-Calais/Picardie, et PACA. Les prévisions sont alarmantes : en métropole, selon un dernier sondage, la droite gagnerait sept régions, le Front National deux et la gauche seulement trois !
Chez nos démocrates en carton-pâte, l’affolement s’installe et la panique est générale. Pas parce que la droite va probablement rafler la mise, non, mais parce que le FN a des chances de gagner deux régions… Que les électeurs puissent donner une majorité à des élus frontistes, cela leur reste en travers de la gorge. Inadmissible ! Le peuple vote mal, c’est bien connu. Tout le monde le sait. Ce que nos “démocrates” savent aussi, c’est que l’administration régionale, ce n’est pas négligeable. Depuis la loi du 13 août 2004, les régions ont des compétences¹ très importantes ; d’où la frousse de nos imposteurs qui tremblent de voir le FN prouver ses capacités à gouverner. Après cela, des mairies gagnées en 2014 et un poids électoral incontestable représentant plus d’un tiers des Français, il ne lui reste plus que la présidentielle à conquérir…
Le mot d’ordre ne s’est pas fait attendre : “il faut faire barrage au Front National !”. Et la pensée mécanique de nos bidouilleurs en politique s’est mise en action et leur fait répéter tous azimuts : “la République est en danger !”. On a l’habitude. Ce qui est nouveau, c’est l’emballement et la véhémence sans honte des exhortations des plus extrémistes, qui savent que le vieux réflexe “front républicain” ne fonctionne plus auprès des électeurs, mais qui proposent tout de même, ni plus, ni moins, de se retirer pour faire élire la liste la mieux placée contre le FN. Pari risqué puisque les listes absentes au deuxième tour ne pourront pratiquement pas avoir d’élus. La tactique la plus vraisemblable, à laquelle il faille s’attendre, est la collusion des groupes au moment du fameux troisième tour pour l’élection du Président de Conseil Régional. C’est pour eux, l’arrangement le plus acceptable, mais ce serait un déni flagrant de démocratie… Encore faut-il que les anti-frontistes puissent former une majorité…
Reste toujours l’autre possibilité encore plus risquée : la fusion des listes dès le premier tour… Hasardeux et pernicieux ! La connivence, déjà très explicite entre “Les Républicains” et le PS, deviendrait alors officielle et pourrait faire des dégâts irréparables pour l’étape suivante, la présidentielle. Acculés, ils sont capables de tout, mais leurs états-majors sont en même temps coincés par le seul gros dilemme qui semble définitivement acquis : face à Marine Le Pen, en 2017, QUI ? Cela n’est pas une mince affaire, car il leur serait difficile s’ils dirigeaient ensemble des régions, de se battre ensuite pour savoir qui va appliquer une politique différente. Toutes les manœuvres sont possibles mais aventureuses, puisque le débat présidentiel va se faire principalement sur le seul sujet vital pour notre nation : retrouver ou non, notre souveraineté. Étant donné que LR et PS sont passionnément européistes et mondialistes, il est déjà trop tard pour qu’ils se définissent et se positionnent autrement. Et pour l’instant, il est impensable qu’ils mandatent à la présidence de la République, un candidat unique, avatar d’une droite molle et d’une gauche caviar. Si ce mélange des genres est bien dans leur ADN, cela ne pourra pas arranger leurs affaires personnelles… Dur, dur ! Un vrai casse-tête chinois. Le problème se transforme en piège inextricable.
Marine Le Pen, en stratège avisé, a bien compris la conjoncture et les circonstances. Question de tempérament et de capacités intellectuelles. Surtout de flair politique. Patiemment, elle trace sa route et sur le même fil tisse sa toile autour d’adversaires médusés qui, en voulant réagir, se débattent tellement qu’ils ne font qu’aggraver leurs positions. Pourtant, sa tactique n’est pas celle de l’araignée. Même pas. Elle ne fait que les mettre perpétuellement face à leurs contradictions – ils n’en manquent pas ! Et elle a deux avantages : un soutien populaire qui touche toutes les couches de la population et une assise territoriale de plus en plus large. Pour gagner, cela est nécessairement indispensable. Oui, mais…
Il lui reste encore un bout de chemin à parcourir !
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