Monsieur le Préfet,
Je suis le conseil d’une déclarante au nom du collectif Jour de Colère de manifestation qui doit se dérouler dimanche 26 janvier à 14 heures pour aller de la place de la Bastille à la place Vauban.
Bien que la déclaration ait été faite le 7 janvier vous avez finalement décidé d’imposer une modification du lieu d’arrivée Place Vauban hier en fin de matinée, ce qui, pour les organisateurs, pose d’évidentes difficultés matérielles.
Vous avez prétexté la proximité de la place de l’Opéra avec des lieux sensibles, comme si la Place Vauban qui se situe près de l’assemblée nationale n’était pas également un lieu sensible.
En outre, vous avez imposé un parcours rallongé pour éviter les quais et le boulevard Saint-Germain en invoquant des raisons liées à la circulation mais que l’on peut aussi aisément considérer comme une volonté d’occulter délibérément la visibilité de cette manifestation populaire.
La manifestation étant déclarée jusqu’à 18 heures, vous avez affirmé que le délai était largement suffisant.
Cependant, compte tenu de la longueur de ce parcours qui n’est pas du fait des organisateurs qui entendent tout faire pour respecter les délais, il va de soi que tout dépassement de cet horaire, notamment pour tenir des discours qui sont l’un des buts de toute manifestation démocratique, ne pourra leur être imputable et aucune rigueur ne pourra leur être tenue de ce fait.
Enfin, vos services ont cru bon devoir communiquer par des voies occultes à la presse le nom de jeune fille d’une personne initialement co-déclarante, en communiquant notamment des éléments sur son lieu de travail où de nombreux journalistes l’ont appelée.
Ce faisant et, alors qu’elle n’a finalement pour des raisons de disponibilité pas pu signer cette déclaration, certains membres de vos services ont donc révélé des informations détenues au titre du secret et ce dans une évidente intention de nuire.
A cet égard, je m’étonne qu’une journaliste du Journal du Dimanche ait été informé du lieu d’arrivée de la manifestation place Vauban et ce alors qu’aucune information n’avait été faite officiellement par le collectif Jour De Colère, démontrant ainsi qu’un ou plusieurs membres de vos services étaient en lien avec la presse.
Compte tenu de ces éléments et de la malveillance manifeste de certains de membres de vos services, je vous invite à enquêter sur cette évidente violation de la déontologie policière sans préjudice de plainte pénale au titre de l’article 226-13.
Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en la marque de mon plus profond respect.
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