Guide pour immigrer en Europe trouvé sur les migrants : le bon plan incruste !

Les migrants qui arrivent sur les côtes grecques ne sont pas désorientés. Une organisation a distribué à beaucoup d’entre eux un manuel contenant informations, conseils, astuces pour faire face aux autorités de contrôles et connaître ses droits une fois le pied posé en Europe.

Suite à l’article d’Olivier Bault : « Un guide pour émigrer clandestinement en Europe distribué en Turquie par une ONG européenne », qui nous apprenait que SkyNews, chaîne de télévision anglaise, révélait que son journaliste en Grèce avait trouvé un guide pour émigrer clandestinement, une recherche pas facile sur internet a permis de trouver le document en pdf.

Ce document est disponible en 3 langues : arabe, anglais, français et peut être téléchargé sur le net. A noter que la traduction français a dû se faire via un traducteur en ligne car il n’est pas dans un français correct d’où de nombreuses fautes.

D’un format de feuille A5 il comporte 44 pages écrites en noir et bleu clair, avec quelques images et deux cartes, une de l’Union européenne, une de la Grèce.

La couverture représente « un jeune homme sur une plage au crépuscule, lorgnant vers la mer, avec à ses pieds les rames du canot qui vont lui servir à faire la traversée ». [article d’Olivier Bault]

En introduction de la brochure, les auteurs se présentent comme des activistes de Grèce, et d’ailleurs, qui considèrent que « tous les êtres humains sont égaux » dans « un monde sans frontière », et par conséquent, libre d’aller où ils veulent… en Grèce d’abord, en Europe ensuite. D’entrée il est souhaité la « Bienvenue en Europe ! »

Suit après ça une présentation de la situation politique grecque où il est mentionné que depuis février 2015 le nouveau gouvernement « est beaucoup plus aimable envers les réfugiés et les migrants que les gouvernements précédents. » On ne saurait mieux dire.

On y apprend que la nouvelle politique d’immigration mise en place depuis février, donc attendus comme plus accommodante, sera un peu difficile à démarrer pour cause de fonds insuffisants. Il est présenté comme « amélioration » le fait que le délai de détention a été réduit de 18 mois à 6 mois, et pour certaines situations, de 1 à 3 mois. Avec un peu de jugeote le migrant comprend vite que devant l’afflux en nombre et la durée réduite de détention, il va très vite être libre de… ne pas repartir. C’est d’ailleurs confirmé par cette phrase encourageante « le gouvernement a également annoncé de vouloir combattre les refoulements illégaux […] des réfugiés aux frontières […] avec la Turquie. » On vient par la Turquie, on ne repasse pas par la Turquie. Et si par malheurs cela se produisait, il faut vite rapporter le fait à une « organisation indépendante » pour que ça n’arrive plus. Laquelle ? Ne cherchez pas, une adresse mail est indiquée, sinon une liste est fournie (p39 à 41).

On informe « .. rendez-vous compte .. » que la Grèce n’avait pas prévu des arrivées d’un si grand nombre de personne qu’elle n’a pas embauché en conséquence pour offrir assistance médicale et juridique et administrative. D’où la crise humanitaire qui en découle. Salaud de grecs !!! Et donc des détentions et hébergements là où c’est possible. Les centres sont débordés, mais ça devrait changer, car « le nombre d’arrivants continue à s’accroître [cet été] ». Que tout le Monde vienne et l’intendance ne suivant pas, il n’y aura bientôt plus d’intendance. L’anarchie en somme !

En plus pour aller du point d’arrivée au point d’enregistrement (et ensuite d’hébergement), il faudra marcher. Mais oui, c’est qu’il n’y pas assez de moyens de transport pour satisfaire tout le monde ! Pauvres grecs !

Et puis « si vous risquez de rencontrer des gens pas gentils envers vous » pas d’angoisses inutiles, il y a « beaucoup d’activistes et volontaires qui essayeront de vous aider.. ». Les collabos ne manquent pas. Que les migrants pensent à eux « ils peuvent même risquer des conflits avec les autorités afin de vous soutenir ». Pauvres collabos! De là à verser une larme…

En fin de ces lignes d’introduction, il est recommandé – quand même – d’avoir une conduite solidaire avec les autres, envers les autres, d’éviter drogue, sexisme, racisme, et de nettoyer le lieu où l’on se trouve. Dans l’attente, bien sûr, d’arriver à Athènes, où le migrant y sera « assez tôt ».

“Ces clandestins sont des délinquants qui se moquent du respect qu’ils doivent avoir pour les lois du pays où ils se rendent pour ne connaître que ses droits que sa présence lui accorde.”

La partie suivante du document aborde ce qui fait son intérêt premier pour son lecteur; les interrogations que peut avoir le migrant et les arguments qui vont le rassurer :

– la procédure policière

. Qui arrive-t-il après mon arrestation à la frontière maritime ou terrestre ?
. Pourquoi suis-je en prison/ dans un camp fermé/ dans un “centre de première réception” ?
. Combien de temps serais-je détenu ?
. Qu’est-ce qu’est écrit sur le papier blanc que la police m’a donné ?

– les statuts et droits attachés

. Qui arrive-t-il si je veux demander l’asile dans un autre pays européen et pas en Grèce ?
. Comment dois-je faire appel devant le tribunal afin d’être relâché plus tôt ?
. Qui est un réfugié politique ?
. Qui est une personne ayant droit à la protection subsidiaire ?
. Quand puis-je faire une demande d’asile ?
. Où puis-je faire ma demande d’asile ?
. Quelle est la procédure de la demande d’asile ?
. Quels sont mes droits si je demande l’asile politique ?
. Si je demande l’asile politique, est-il certain que je serais reconnu réfugié ?
. Quand aurais-je la chance d’être reconnu réfugié ?
. Existe-t-il une manière légale de quitter la Grèce et d’aller dans un autre pays européen ?
. Si j’ai quitté mon pays pour trouver un emploi, puis-je obtenir une “carte verte” quand je serais relâché ?

– conséquence en cas d’omissions ou mensonges,

. Qu’arrive-t-il si je donne des fausses informations à la police ?
. Qu’arrive-t-il s’il y a des erreurs concernant mon âge, nom ou nationalité sur mon mandat d’expulsion ?

– particularité du mineur

. J’ai moins de 18 ans, que m’arrive-t-il ?

ou d’une personne déjà fichée ailleurs.

. Qu’arrive-t-il si j’ai déjà mes empreintes digitales dans un pays européen quand j’arrive en Grèce?

Si la personne est toujours en Grèce et on ne voit pas à la lecture du document comment il pourrait en être autrement, la brochure fournie, après une courte présentation d’Athènes, des adresses et des noms d’organismes, associations et services gratuits pour tout.

Comment puis–je voyager à Athènes et quel est le prix d’un ticket :

Que dois-je savoir d’Athènes avant d’y arriver?

La géographie d’Athènes : les endroits où les gens vont normalement dans les premiers jours après leur arrivée à Athènes, afin de rencontrer d’autres gens de leurs pays

A un grand nombre de réponses, il est mentionné des cas à part qui peuvent influer sur la suite de la procédure ou sur son déroulement. Le migrant est bien renseigné sur ce qu’il peut ou doit dire pour compliquer toute démarche qui lui porterait préjudice. Pour se rendre quasi-inexpulsable.

Les 3 dernières pages sont consacrées à un lexique de mots et phrases à connaître en grec.

Pendant la longue traversée qui les mène de la Turquie à la Grèce, les migrants avec ce document ne manquent pas de lecture. Avant même d’avoir re-posé le pied sur la terre ferme, ils connaissent leurs droits (européens). Ou ils y comprennent – ce n’est pas dit en clair mais ça se comprend aisément – ce qu’il faut dire ou faire pour jouer avec les droits.

Le mot réfugié est, on le voit, le mot qui ne peut convenir. Un réfugié ne sait pas les droits qu’il a là où il va parce que ce n’est pas ce qu’il recherche, mais la paix et la sureté. Son déplacement est accidentel. Un migrant sait lui où il va et les droits qu’il aura sur place. Son déplacement est prémédité. Ces clandestins sont des délinquants qui se moquent du respect qu’ils doivent avoir pour les lois du pays où ils se rendent pour ne connaître que ses droits que sa présence lui accorde.

On a donc bien à faire à des migrants délinquants qui s’imposent à la Grèce – certes complice – et à l’Europe sans se soumettre aux devoirs afférant aux droits qu’ils exigent. Difficile de voir dans ces nouveaux arrivants des réfugiés fuyant la guerre.

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8 Comments

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  • 0 / 10
  • flammande , 23 septembre 2015 @ 17 h 52 min

    Taper l’incruste en France, ce n’est pas d’aujourd’hui… Il existe un site sénégalais, par exemple, bien connu, qui offre des tuyaux et des “packs” pour s’incruster en France… A ma connaissance, on n’a jamais tenté de le faire fermer ! Soros aurait aussi fait imprimer des guides dans ce genre… et, dernièrement, le Guide du Routard en distribue aussi un à 4.000 exemplaires, gratuitement… Sans compter les “Applis” qui donnent des informations aux migrants, en temps réel…

    “Et dire, qu’avant, pour envahir un pays, il fallait faire la guerre” !!!
    L’U.E. nous livre aux grandes invasions barbares…

    N.B. Il semblerait que les vrais/faux passeports syriens se vendent à Istanbul comme des petits pains… Environ 100 Euros… Avec ça : sésame pour le statut de “réfugié” de guerre et l’asile politique… Avec la batterie de générosités qui vont avec… et, à court terme, toute la famille rapplique !

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