Pas d’amalgame ! ? !

Un certain Jean-Jacques Bourdin, qui exerce son magistère journalistique sur RMC où il réalise des interviews de personnalités, s’est autorisé, le matin du 16 décembre, un audacieux mais très pertinentrapprochement, entre le Front National et l’Etat Islamique (également appelé Daesh). Un rapprochement qu’il justifie par « une communauté d’esprit ». Selon lui, il existe en effet, c’est d’ailleurs l’évidence, des « liens pas directs entre Daech et le Front national mais ce repli identitaire, qui finalement est une communauté d’esprit » (C’est formulé d’une façon un peu tordue mais ça se comprend bien quand même). 

Marine Le Pen dont on connait le mauvais caractère a eu alors le mauvais goût de s’en offusquer, allant jusqu’à prétendre (jusqu’où va-t-elle chercher tout ça ?) que cela porterait atteinte à « l’honneur » (on ne voit pas très bien de quoi elle veut parler !) de son mouvement et même que ça insulterait le ramassis de demeurés incultes (de quel type de conscience s’imagine-t-elle qu’ils sont dotés ?) qui consentent à lui apporter docilement leurs suffrages.

Perdant tout sang-froid, emportée par sa colère, cette virago hystérique s’est alors cru autorisée à diffuser dans les « réseaux sociaux » d’abominables images de corps suppliciés, images qu’une élémentaire décence devrait interdire à toute personne normalement constituée de publier. Mais celle-ci est-elle une personne normalement constituée ? On est sérieusement conduit à en douter. D’autant que, au départ, les dites images, c’est par Daesh lui-même et pour les besoins de sa propagande, qu’elles avaient été réalisées !

En les reprenant à son tour pour sa propre publicité, la chef du FN n’a donc pas hésité à se placer directement dans le sillage de l’Etat Islamique. Ce faisant, elle s’est trahie et a permis que soit dévoilée, d’une façon éclatante, la complicité souterraine qui s’est nouée entre les frontistes et les djihadistes. Une complicité très logique puisqu’en fait les uns et les autres partagent les mêmes objectifs : diviser au maximum des populations traumatisées et fragiles, monter les gens au maximum les uns contre les autres…

Mais l’affaire ne va pas s’arrêter là. L’après-midi de ce même mercredi, (le mercredi, on le sait peut-être, c’est le jour, à la Chambre, des questions au gouvernement), un honorable parlementaire (j’ai malheureusement bien peur que l’Histoire oublie vite le nom de ce héros) a profité d’une question adressée au ministre de l’intérieur, pour dénoncer vigoureusement auprès de ce bon M. Cazeneuve cet odieux scandale. « Encore un dérapage, encore un appel à la peur, encore une démonstration que les électeurs de la Région Nord-Pas de Calais-Picardie ont eu raison de ne pas accorder une majorité à cette personne qui n’est pas à la hauteur de la bataille que livre la République… », a-t-il proclamé d’une voix toute vibrante d’indignation.

Alors ce bon M. Cazeneuve, lequel visiblement n’attendait que cela, saisissant au bond la perche qui lui était ainsi tendue, se met à son tour à dénoncer ce qu’il considère comme « une abjection, une abomination et une véritable insulte pour toutes les victimes du terrorisme ». Puis, pour rassurer son interpellateur, il lui indique, salué par de nombreux applaudissements, qu’il a « tout simplement demandé que, conformément aux procédures en vigueur, la plate-forme Pharos de la Direction Centrale de la Police Judiciaire puisse se saisir de cette affaire de manière à réserver toutes les suites qui doivent l’être. » On espère que la délinquante, cette fois-ci, n’échappera pas à une condamnation sévère.

De mauvais esprits (j’espère qu’ils ne s’en trouvent pas trop parmi vous) pourront se demander si ce brave M. Cazeneuve ne pourrait pas employer « ses » policiers à des tâches plus urgentes et de plus de conséquence qu’une simple histoire de photos. Ils auraient bien tort car, ne leur en déplaise, une photo peut faire autant de mal, sinon plus, qu’une rafale de kalachnikov… D’autres diront peut-être qu’ils ne voient pas de différence fondamentale entre le fait de publier les photos de cadavres suppliciés par Daesh ou de publier celle du cadavre du petit garçon noyé que tous les journaux et toutes les télés du monde ont offert il y a peu aux regards bouleversés de leurs lecteurs et téléspectateurs.

Grave erreur ! Cela n’a rien à voir : dans le second cas, c’est publié pour une bonne cause : cela n’a rien d’obscène ; il s’agit uniquement de culpabiliser un peu des Européens trop égoïstes, trop réticents à ouvrir leurs portes à des migrants dans le besoin. Tandis que dans le premier cas, c’est publié pour une mauvaise cause : faire de la publicité à un parti extrémiste qui cherche désespérément à se défaire de l’image négative qui, à juste titre, lui colle à la peau !

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31 Comments

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  • 0 / 10
  • JBSERBIST , 22 décembre 2015 @ 17 h 40 min

    Je suis entièrement d’accord avec vous; mais je crois que la maladie est endémique dans ce pays. Nous avions un climat politique aussi délétère avant la dernière guerre. Je me défoule actuellement en lisant Les Décombres de Lucien Rebatet.

  • claude34 , 22 décembre 2015 @ 19 h 33 min

    Bourdin est un con.
    Tout le monde le sait.Ceux avec qui il travaille,ceux qu’il reçoit et parfois convoque,ceux qui l’écoutent…
    Un con doublé d’un prétentieux.Triplé d’un arrogant aux chevilles qui enflent,qui prend le melon,comme on dit…
    Un journaleux gôcho-bobo.Un de plus…de ceux qui pensent bien,qui pensent mieux que la populace et qui s’autorisent à donner leur avis sur tout,à condamner sans jugement ceux qui ne pensent pas comme eux.
    Voila la nouvelle caste .La caste des irresponsables procureurs intouchables à la carte de journaleux.
    Pauvre monde où des minus manipulent les politiques qui s’engraissent en pressurant des prolos comme vous et moi.

  • marie , 22 décembre 2015 @ 19 h 46 min

    “LE” bourdin, c’est un cas celui-là !

    D’habitude, lorsque je dis tout le mal que je pense de quelqu’un que je n’aime pas, ça me soulage.

    Mais “LUI”, ça me fait l’effet inverse, ça m’énerve encore plus car c’est une preuve qu’il sévit encore.

    Je serais heureuse quand il ne pourra plus parler, que je n’entendrais plus sa sale voix.

    RMC, vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire pour me rendre heureuse (accessoirement, votre audience remontera).

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