Il y a, à ce jour en France, deux mouvements politiques au bord de l’implosion : l’UMP et le PS. Deux entités d’un même système : l’ultra-libéralisme mondialisé. L’un se définit encore comme étant de droite, l’autre, comme étant de gauche, mais appliquant désormais la même politique, on les appelle communément l’UMPS ou par dérision, l’Union des Magouilleurs Professionnels et Sociétaux. Magouilleurs professionnels, ils le sont par nature. Sociétaux, ils le sont devenus puisqu’il ne leur reste que cette possibilité pour exister ou pour accabler la vie politique française en n’engageant que des réformes sociétales ; pour l’essentiel et le reste, c’est l’Union européenne qui leur dicte la feuille de route. Comme de bons petits toutous à leurs mémères, ils jappent de contentement à chaque décision que leur impose l’UE.
Cette implosion politique prévisible va inévitablement avoir des conséquences collatérales sur tous les satellites de l’UMPS avec le risque d’un chaos indicible. Qu’une redéfinition du paysage politique s’impose, cela est une évidence depuis belle lurette pour bon nombre d’observateurs spécialisés et pour bon nombre de Français ; alors, pourquoi cette recomposition nécessaire et souhaitable ne se fait-elle pas naturellement ? Peut-être parce que, trop de crispations et de réticences dans les partis traditionnels, pour renouveler leurs élus et leurs cadres, les ont sclérosés ? Il n’y a pas pire que l’entre-soi en politique : on ne comprend plus le monde qui vous entoure. Et que dire de leurs rétractations pour faire avancer la démocratie vers un suffrage à la proportionnelle intégrale et vers un vrai référendum d’initiative populaire ? Ces deux mesures hautement démocratiques pourraient assurer une authentique représentativité et une véritable souveraineté du peuple.
Mais le malentendu est plus profond, car ces partis se sont constitués sur des croyances : je suis de gauche donc je suis libertaire, humaniste, égalitariste, internationaliste et moi, le plus altruiste, je détiens la vérité ; je suis de droite et donc je suis libéral, conservateur, individualiste et inévitablement égoïste. Ces clichés ont la vie dure, mais force est de constater qu’ils sont devenus obsolètes et l’on se rend bien compte aujourd’hui qu’ils n’ont jamais correspondu à aucune réalité. Être de gauche ou de droite, c’est pour nos représentants à l’Assemblée Nationale, être assis sur les bancs à la gauche ou à la droite du Président de cette assemblée. Rien de plus, même si par le passé, on a voulu faire croire à une quelconque consistance idéologique et politique de gauche ou de droite. Du rêve à la réalité, il s’est créé un gouffre d’absurdités.
Ces partis de droite ou de gauche, devenus tous européistes, n’entendent plus le peuple. Déconnectés de la réalité quotidienne des Français, ils prêchent des inepties inaudibles bonnes à crisper encore plus les électeurs. Ces électeurs qui comprennent qu’il est temps de changer de logiciel et qui se tournent de plus en plus nombreux vers le seul parti qui parle comme eux et pour eux : le FN, ce diable en personne, qui sidère l’intelligence de ses détracteurs. Mais pas le peuple qui lui a gardé toute sa logique… populaire. Que l’on soit pour ou contre ce parti, un constat rationnel oblige à constater son changement, non seulement dans la « COM » mais dans sa politique en profondeur : de libéral, il est devenu plus étatiste en élargissant ses thèmes d’intervention. Par tactique ? Certains de ses adversaires le prétendent. Peut-être, mais en tout cas, il a su adapter son programme et le renouveler face à une mondialisation ravageuse pour les peuples. Il a, semble-t-il, compris les attentes du peuple et les remèdes qu’il faut prescrire à la France, malade du mondialisme. Désormais, qu’on le veuille ou non, il devient une espérance et une voie de recours pour de plus en plus de Français, car il ne faut pas se le cacher ou être dans le déni absolu comme le fait encore l’UMPS : son vote est de moins en moins protestataire. Il devient et deviendra de plus en plus un vote d’adhésion. Le chemin est encore long, mais sa marche vers le pouvoir s’accélère. Et cette marche se hâte d’autant que dans le même temps, la déliquescence des partis traditionnels se précipite ; plus la décadence de ces partis devient probante, plus la montée du vote FN devient inéluctable. Un vrai cercle vicieux ! Et ce n’est pas les incantations versatiles de quelques gourous du showbiz ou autres bobos institutionnels qui vont y changer quelque chose.
L’UMPS et ses satellites n’entendent plus, ne voient plus et se cachent derrière des slogans fades, creux et insipides « à faire pleurer une Madeleine ». Que de la platitude, de l’inconsistant face aux désarrois des Français. La panne totale des idées et de l’innovation, aucune solution plausible et encore moins acceptable. Si peuple vote FN, alors la seule solution miracle que le gouvernement socialiste a trouvé, c’est qu’il faut aller plus à gauche… alors que même le peuple de gauche ne veut plus de cette politique. Et pour faire quoi ? Nul n’a encore vraiment bien compris.
Une vraie panne sèche des idéologies. Quand cela s’avère à ce point incontestable, il faut bien que quelqu’un prenne le relais, car la politique comme la nature a horreur du vide. Gramsci disait qu’il fallait gagner la bataille des idées, avant de gagner la bataille électorale…
Qui a déjà gagné la bataille des idées ?
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