Vérités sur la viande halal ! Entretien avec Alain de Peretti

 

Propos recueillis par Catherine Robinson

Alain de Peretti est vétérinaire, il vient de publier le livre qui nous manquait : Vérités sur la viande halal, paru aux éditions Godefroy de Bouillon. Créateur de l’associationVigilance Halal, son ouvrage collecte les actes du premier colloque qui aborde – enfin ! – le problème sous toutes ses facettes, sans les préjugés idéologiques qui pervertissent régulièrement le raisonnement. Pour adhérer à l’association, il suffit d’écrire à l’adresse inscrite en bas de la page. Vérités sur la viande halal est un livre à acheter, à se faire prêter, à lire, à faire passer, à offrir… – C.R.

— Vous pointez du doigt la souffrance des animaux mis à mort par saignée sans étourdissement (prescrits par les religions juive et musulmane), mais aussi les dangers sanitaires de l’abattage rituel. Pouvez-vous nous éclairer car, étrangement, cette Europe de Bruxelles, si pointilleuse sur ses règlements, n’en fait pas état, pas plus que les informations et les recommandations envoyées aux médecins chaque année n’évoquent les pathologies liées à l’alimentation…

— L’abattage halal est un abattage sans étourdissement. Le sacrificateur égorge l’animal retourné sur le dos ou mis sur le flanc en lui sectionnant toutes les structures du cou jusqu’à la vertèbre. Il tranche la peau, les muscles, les jugulaires et les carotides mais aussi la trachée et l’œsophage, ce qui entraîne de multiples souillures et des risques de contamination lors des régurgitations venant de l’estomac, en raison notamment des soubresauts liés à l’agonie de l’animal conscient. L’animal agonisant inspire des particules souillées qui passent dans les poumons puis dans le sang, accélérant encore la contamination puisque le cœur de la bête palpite toujours. L’Europe a pris une réglementation qui exige une saignée de l’animal épargnant la trachée et l’œsophage, exception faite pour l’abattage rituel grâce à une dérogation qui s’impose comme une règle. Cette viande se retrouve commercialisée dans le circuit général.

— Ne peut-on « comprendre » ces pratiques comme propres à une religion ?

— Ces dérogations généralisées sont contestables, y compris sur le plan religieux car aucun texte sacré, ni la Thora, ni le Coran, n’en font l’obligation. L’égorgement à vif n’a aucune base théologique. J’insiste ! Aucun texte ne demande à ce que l’animal ne soit pas étourdi. Mais on ne cherche pas à instruire les populations concernées par la consommation de viande halal. C’est dans le cadre d’un débat sur une possible révision de la loi imposant l’étourdissement préalable à l’abattage des animaux en boucherie que le professeur Sami Aldeeb, de l’Institut suisse de droit comparé, consulté en 2002 par le gouvernement fédéral suisse, a été amené à rendre un avis quant au fondement des impératifs religieux censés justifier des dérogations. Son argumentation démontre que les seuls impératifs des textes demandent à ce que l’animal soit saigné correctement et qu’il ne soit pas mort au moment de la saignée. Les pratiques culturelles qui se sont ensuite mises en place n’ont donc aucun fondement. Dernièrement, le Danemark a pris certaines dispositions vis-à-vis du halal prétendant, un peu légèrement, que le droit des animaux surpassait le droit des rites religieux. Mais là nous sommes dans une impasse dont il faut sortir absolument en démontrant qu’il n’y a aucune prescription religieuse de non-étourdissement dans les textes.

— Au-delà de tout, n’oublions pas ce que signifie viande halal…

— Effectivement ! Il y a donc trois problématiques du halal, premièrement la souffrance animale. Un animal non étourdi peut mettre jusqu’à un quart d’heure à mourir en toute conscience (étude de l’INRA), le stress provoque l’obstruction des carotides et la production massive de toxines, le cerveau continue d’être irrigué par les artères vertébrales reliées au polygone de Willis à la base du cerveau. Malgré les dénégations des adeptes du halal, la saignée est moins bonne, la souffrance et l’angoisse sont bien réelles, les données scientifiques sont incontestables. L’animal est piégé afin d’être immobilisé et lorsqu’il agonise il s’écroule dans le piège. Les animaux passent à la chaîne et le piège n’est pas nettoyé. L’animal est ensuite traîné dans ce bouillon de culture avant d’être suspendu pour être préparé. C’est un énorme scandale sanitaire ! Et ce scandale est bien la seconde problématique. Dans notre système, nous étourdissons l’animal avant de le suspendre et de le saigner pour provoquer sa mort.

Troisième problématique : le financement d’un culte par le consommateur, souvent à son insu.

— Nous y voilà. Parlons de son coût…

— Une opacité importante règne sur le halal mais nous savons de manière certaine, d’après l’imam Kamel Kabtane de la mosquée de Lyon, que le consommateur acquitte une taxe de 10 à 15 centimes du kilo au profit des mosquées d’Evry, de Paris et de Lyon. Comme la moyenne des Français, le Français musulman et pratiquant consomme en moyenne 88 kg de viande par an. Un sondage IFOP de 2010 pour Le Figaro révélait que 80 % des musulmans en France achètent de la viande halal. Si les musulmans sont 5 millions dans l’hexagone, le halal rapporte 40 à 60 millions d’euros par an. Déclaré !

Cet argent permet d’alimenter la conquête islamique. Nous aimerions bien que le fisc s’en préoccupe car, visiblement, des sommes considérables d’argent transitent sans frais, ni impôts divers sur société ou autre.

— Le halal est-il autorisé partout en Europe ?

— Tous les pays d’Europe autorisent l’abattage rituel à l’exception de la Suède, de la Norvège, de l’Islande et de la Suisse.

— Finalement le halal, qui introduit une conduite identitaire incompatible avec la laïcité, peut-il coexister avec la démocratie ?

— Non, car le halal est un des composants de la charia, et la charia est un système notoirement destructeur de la démocratie et des droits humains reconnus officiellement comme tels par les instances européennes. En effet, le 13 février 2003, la Cour européenne des droits de l’homme a jugé que la « charia est incompatible avec les principes fondamentaux de la démocratie ». Pour être cohérente, la France devrait donc s’interdire d’introduire les règles de la charia dans sa législation et ses usages sociaux. Le halal est un ghetto alimentaire qui s’ajoute au ghetto vestimentaire, qui lui-même s’ajoute au ghetto sépulcral et l’ensemble est totalement contraire au vivre-ensemble. Depuis les débuts de l’humanité, la principale activité sociale consiste à partager un repas et le halal s’oppose à cette convivialité…

— Et vous avez créé une association…

—… Qui s’appelle Vigilance Halal et qui a pour but d’interdire cette pratique en France. L’association existe depuis un peu plus de deux ans, elle regroupe des vétérinaires, des associations de défense animale et de simples citoyens.

Nous sommes la seule association à lutter contre le halal et surtout à lutter d’une façon globale en envisageant toutes les facettes du phénomène : théologique, sanitaire, financier… Nous avons des actions judiciaires en cours, notamment devant les tribunaux administratifs, pour non-respect des règles sanitaires car, pour faciliter l’islam, les autorités sont prêtes à toutes les compromissions. Les entorses au règlement sont multiples. Nous avons également en préparation une plainte au pénal pour « mise en danger de la vie d’autrui et entorse aux principes de précaution ».

• Vérités sur la viande halal sous la direction d’Alain de Peretti, paru aux éditions Godefroy de Bouillon. 18 euros.

• Vigilance halal, BP 40 003, 33 490 Saint-Macaire, 09 67 24 38 68, •www.vigilancehallal.com

 

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