Monsieur le Président de la République,
Je viens à vous avec le peu que je suis : jeune Française, jeune professionnelle, jeune fiancée, jeune femme de 20 ans tout juste. Jeune idéaliste, jeune passionnée, jeune amoureuse de mon pays, amoureuse de la vie qui m’est donnée.
Cette vie que je veux unique, pleine d’espérance, de beauté et de folie.
20 ans… Cet âge qui fit couler tant d’encre, qui inspira tant d’artistes… Qui fit déraisonner les plus sages, pour se rapprocher de la vraie Sagesse, celle de la Folie de l’idéalisme vraie et profond.
Je viens à vous avec le cœur brisé. Brisé de voir mon pays se détruire. Se déchirer. Se perdre dans une sorte de guerre des pensées.
Je représente bien ces jeunes dont vous aimez parler : Je n’ai pas fait plus de deux ans d’études, je ne prétends pas savoir écrire, ni penser comme une philosophe.
Et pourtant, je prétends refuser de vivre selon la volonté d’un gouvernement que je n’arrive plus à respecter, de vivre contrainte sans avoir le droit d’exprimer mes pensées. Sans avoir le droit de crier ce que mon cœur ressent et ce que ma conscience demande.
Oui, mes professeurs m’ont toujours dit (dès mes 6 ans) que je ne ferai rien de ma vie, que je ne réussirai jamais rien. Et pourtant, je travaille depuis un an, à la sortie de mes études d’audiovisuel, je n’ai rien coûté à l’État, je paye mon loyer, je vis par moi-même, et même si je suis passée par toutes sortes de petits boulots, je ne regrette rien et je suis heureuse de toutes ces expériences plus ou moins dures.
Alors OUI, j’ai appris à n’écouter que ce que j’avais au fond de mon être, au fond de mes tripes, de dire ce que je pense, de vivre ce que je dis, et de dire ce que je vis.
Aujourd’hui, je vis une profonde détresse comme tant de jeunes. Détresse de voir ma liberté se restreindre au profit d’une “Égalité” injustifiée, d’une “Liberté” détournée, d’une “Fraternité” trompée.
“Comme Monsieur Peillon parle de religion républicaine à inculquer dès l’enfance, permettez-moi, Monsieur le Président, de ne pas faire partie de cette religion, permettez moi de garder la mienne dans un respect de liberté de culte. Comme on ne demanderait pas à un catholique de se marier dans une mosquée, ne me demandez pas de me marier dans une mairie !”
Alors, si votre Gouvernement donne l’occasion à des cas particuliers de créer des lois générales, je viens à vous pour vous demander la même chose :
Je suis fiancée, et je souhaite que mon mariage religieux soit reconnu aux yeux de l’État, sans être contrainte de passer à la mairie.
Le mariage civil ne représente plus rien de ce que je pense être les fondements de ce lien unique et merveilleux qui unit pour la vie un homme et une femme, qui permet de déclarer légalement les enfants qu’accueilleront ce couple pour le meilleur et pour le pire.
Oui je ne veux pas être le parent 1 de mes enfants, et je ne souhaite pas que mon fiancé soit le parent 2.
Je ne souhaite pas signer un contrat de mariage avec l’État en pensant que mon mariage et ma parenté à venir sont égaux à ceux de deux hommes ou deux femmes.
Car ça n’est pas là mon opinion. Je vous demande de la respecter.
Je souhaite que l’État reconnaisse notre mariage religieux dans la société, et que notre livret de famille nous soit donné à l’issue de notre cérémonie religieuse.
La peur de ne pas être en “avance sur notre temps” semble prédominer aujourd’hui, et pourtant bien des pays ont légalisé le mariage religieux aux effets civils.
Comme Monsieur Peillon parle de religion républicaine à inculquer dès l’enfance, permettez-moi, Monsieur le Président, de ne pas faire partie de cette religion, permettez moi de garder la mienne dans un respect de liberté de culte. Comme on ne demanderait pas à un catholique de se marier dans une mosquée, ne me demandez pas de me marier dans une mairie !
Magré votre “sourditude” face aux millions de Français, j’ose espérer pour continuer dans l’absurde, que vous écouterez mon unique voix.
Vous remerciant par avance pour votre attention,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mon profond respect.
Marguerite N.
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