Sortir de l’UE, c’est sortir de l’histoire ?

Fallait oser déclarer comme une évidence : « Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’histoire ». Normal 1er, notre roi du bricolage et du calembour facile, a osé. Sans rougir de honte, tranquille comme toujours, passant par-dessus les interrogations des Français et des peuples européens. Et il nous fait quand même le coup de celui qui comprend et qui reconnaît que l’Union Européenne a amené beaucoup de déceptions, d’incompréhensions et d’insuffisances, mais il nous promet une Europe sociale, plus près des peuples… Avec Martin Schulz, son préféré, comme président ? On se raccroche à qui l’on peut ; en tout cas, nous, on est mal barré avec un « socialiste » de cet acabit ! De toute façon, lui ou un autre, ce sera du pareil au même tant que l’on ne change pas de politique.

Il est absolument essentiel de se poser la question de la sortie de l’Union européenne, car ce n’est pas avec les promesses, jamais tenues, d’une autre Europe appelée suivant les couleurs politiques des uns ou des autres : Europe sociale, Europe anticapitaliste ou Europe des peuples, et j’en passe, qui l’ont va résoudre le problème de la fusion de 28 peuples ayant des intérêts économiques, budgétaires et sociaux divergents. Cette fusion est un mensonge, une toquade d’européistes libéraux ou sociaux-libéraux aux ordres des États-Unis et du mondialisme, du libre-échangisme, qu’ils ont voulu organiser uniquement pour le plus grand bénéfice de la haute finance.

L’Union européenne s’est bâtie sur une ineptie : la création d’une monnaie unique, l’euro, déjà contestée à l’époque par Maurice Allais et Milton Friedman, tous deux prix Nobel d’économie. Dans la perspective d’une Europe fédérale – objectif des européistes atlantistes – c’était, comme l’on dit vulgairement : « Mettre la charrue avant les bœufs ». Erreur fatale. On met d’abord en place un gouvernement, un état avec une vraie structure étatique (politique, militaire, sociale et économique) mais cela suppose une véritable communauté d’intérêts convergents. Est-ce le cas et est-ce possible avec des peuples ayant des structures économiques et sociales aussi différentes ? Et cela est-il souhaitable pour l’intérêt de ces peuples ?

“Monsieur le Président, c’est vous qui devez sortir de l’histoire… si vous y êtes déjà entré… Par votre incapacité et votre duplicité, vous avez rendu notre histoire détestable et notre vie insupportable.”

L’Union européenne est une construction extravagante et monstrueuse, dont l’échec est total, que ce soit dans le domaine économique, social, monétaire, diplomatique ou culturel. Les européistes déterminés, ces jusqu’au-boutistes de l’Europe, refusent de reconnaître l’énormité de l’erreur de départ : ils préfèrent violer les référendums, appauvrir la France, et imposer à tous une dictature administrative épouvantable. L’Europe souffre de sa structure bureaucratique trop prégnante. Elle est embastillée dans ce dogme de l’austérité, dans cette idéologie selon laquelle l’emploi viendra de l’austérité et des réformes structurelles. L’emploi se crée en produisant des richesses et non pas en appauvrissant les populations. Et surtout pas en maintenant l’euro, construction abstraite, qui ne représente absolument pas la réalité de l’économie.

Continuer la construction de l’Europe souhaitée par des apprentis sorciers de toutes espèces, c’est aller droit dans un mur, un mur d’absurdités et c’est un crime contre l’humanité. Il faut construire l’Europe des Nations, libres et souveraines. Une Europe qui peut avoir une monnaie commune pour des échanges commerciaux, mais certainement pas cette monnaie unique que l’on nous a vendue, toujours surévaluée et qui plombe notre économie. Un État doit pouvoir manœuvrer avec sa propre monnaie suivant les évolutions du marché pour l’adapter aux besoins économiques réels et souhaitables pour son peuple. La monnaie n’est pas seulement un moyen d’échanges, c’est aussi, pour un État, un outil d’ajustement à l’économie, un garde-fou contre les spéculateurs et les financiers irresponsables qui s’enrichissent sur le dos des peuples en provoquant des crises qu’ils devraient être les seuls à payer. Remboursez, odieux financiers, remboursez les peuples qui vous ont renfloué. Remboursez ! Vos folies spéculatives nous ont déjà trop coûtées. Votre Europe n’a été que « du sang et des larmes ». Et vous voulez que l’on continue encore avec vous ?

La sortie de l’Europe n’est pas la sortie de l’histoire, ce n’est pas une idée extrémiste ou farfelue comme on veut nous le faire croire. C’est, au contraire, indispensable et raisonnable pour redonner aux Français le choix de leur politique économique et budgétaire. Autrement dit, c’est revenir aux fonctionnements normaux d’un État souverain. C’est revenir à l’histoire, l’histoire d’un peuple en tenant compte de son développement ; son histoire et non pas l’histoire rêvée par des politiques mondialistes, des financiers et des administrateurs bruxellois, non élus, indus et corrompus.

Monsieur le Président, c’est vous qui devez sortir de l’histoire… si vous y êtes déjà entré… Par votre incapacité et votre duplicité, vous avez rendu notre histoire détestable et notre vie insupportable.

Il serait temps que les Français vous fassent sortir de leur histoire.

Related Articles

33 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • hermeneias , 14 mai 2014 @ 13 h 30 min

    MISE à jour comments grrrrrr

  • Catholique & Français , 14 mai 2014 @ 14 h 33 min

    SORTIR de l’U.E. telle qu’elle est, c’est RESTER DANS L’HISTOIRE et y RESTER, c’est SORTIR DE L’HISTOIRE, ET POUR LONGTEMPS !

  • penelope , 14 mai 2014 @ 16 h 46 min

    on pourrait accepter une Europe un peu plus aéré, moins de pays entrant qui ne le désire que pour avoir des aides(comme la Roumanie qui reçoit des milliards pour mettre de l’ordre chez eux et qui nous envoie leur misère), un peu plus de liberté dans les pays, moins d’obligations et d’interdictions qui sont un véritable carcan, insupportable, malgré leurs dires que celle-ci n’oblige à rien comme l’a dit M. Barnier.

  • césar , 14 mai 2014 @ 17 h 20 min

    Quand l’Euro a été créé, rencontrant un fiscaliste des USA, Je lui aie fait part de mon étonnement quant à ce que les Européens avaient laissé cette nouvelle monnaie inféodée au dollar ! (pour les transactions internationales) et lui de me répondre “nous voulons bien que l’Europe se fasse, mais, comment dire …, quelle se fasse mal” !
    De là à dire que nos dirigeants sont votés et élu par les Ricains non faudrait pas exagérer… hein ? Curieux, quand même, comme les faits actuels collent avec ces propos non ?

  • ras le bol , 14 mai 2014 @ 18 h 10 min

    “Le coût d’une sortie de l’Euro
    Par Jacques Sapir
    http://russeurope.hypotheses.org/414 :

    Le coût d’une dissolution concertée de l’Euro pourrait ainsi s’élever pour la France à 16 milliards d’euros, essentiellement en soutien des banques et assurances. Il faudrait logiquement y ajouter la perte d’une partie des sommes déjà engagée dans le FESF et le MES, soit environ 15 autres milliards. On aboutit alors à un coût total de 31 milliards.

    À l’opposé, le maintien de l’Euro nous coûte entre 48 et 54 milliards par an, plus la perte de 15 à 40 milliards supplémentaire. Plus longtemps nous resterons, et plus ce coût sera élevé. Il ne fait donc aucun doute que, pour la France, le choix est clair. Mais la question du choix doit être élargie. Conserver l’Euro signifie plonger pour au moins 10 ans, et très probablement plus, les pays du sud de la Zone Euro dans une dépression structurelle. Le taux de chômage dépasse désormais les 25% de la population active en Espagne et en Grèce ; il ne cesse d’augmenter au Portugal et en Italie. Il faut être fou pour croire que des situations de ce genre puissent perdurer sans engendrer de graves troubles politiques et sociaux. Il faut être encore plus fou pour espérer que ces troubles n‘aient pas de conséquences sur nos sociétés. Le coût caché véritable du maintien de la zone Euro est un retour à des régimes dictatoriaux dans le sud de l’Europe, avec des effets de contagion sur l’ensemble des pays européens, et – il faut le craindre – des situations de guerres civiles.

    C’est l’euro qui créera les conflits :

    Une fois de plus, méfions-nous de ce que nous racontent les politiques, tous bords confondus. Et soyons conscients du fait que c’est justement le maintien à tout prix d’une zone euro dévoyée, mafieuse et moribonde qui entraînera – et probablement sous peu – de réels conflits. peut-être pas de véritable guerre, mais en tout cas de réels troubles civils. Et il y a de quoi ! Alors que l’euro – qui ne sert, aujourd’hui encore, qu’à faire la fortune des banksters, de quelques grands groupes industriels/commerciaux et … des politiciens à leur solde (Merkozy en tête en son temps, Merkhollande aujourd’hui, sans oublier Monti et sa clique de voyous, …) – est maintenu de force par un gang de politiciens et de taupes de Goldman sachs (Monti, papademos, Draghi, ..), la zone euro devient en plus en plus dictatoriale. Toutes les décisions sont prise à l’encontre de la volonté des citoyens. Avec les dramatiques conséquences que l’on connaît, notamment en Grèce, en Espagne, … Alors oui, des conflits de type guerres civiles sont à redouter. Et ce sont les politiciens d’aujourd’hui, inféodés à la finance internationale, qui en sont les premiers, les vrais et les seuls responsables. Que les armes parlent. Et que l’on traite les Sarkozy, Merkel, Draghi, & Co pour ce qu’ils sont : coupables de génocides économiques ! Si lutte armée il doit y avoir pour sortir de cette eurozone dont plus aucun citoyen conscient, responsable et avisé ne veut, ce ne sera que juste, raisonnable, sain, légitime et moral. Et tellement prévisible ! Si prévisible que tous les pays de la zone euro dopent leurs budgets sécuritaires, et transforment les flics en illégitimes défenseurs d’institutions et de personnages anti-démocratiques; En nervis parfois fascisants d’une caste mafieuse qui domine l’Europe. Alors qu’en principe, et en démocratie du moins, ils doivent veiller avant tout à la sécurité et aux intérêt des citoyens qui les paient. Encore faudrait-il que le port du casque ne les empêche pas de penser à leur véritable mission légitime. Mais ça, c’est une autre histoire ..”

  • ras le bol , 14 mai 2014 @ 18 h 29 min

    Sortir de l’euro ?
    A priori, les politiques n’avaient pas la même frilosité lorsqu’ils ont imposé l’euro et surtout son change qui divisait par 7 les francs !!!!!!!

    “Non, la sortie de l’euro ne va pas provoquer le chaos dans les transactions quotidiennes, grâce à la règle du « un pour un » qui consiste à caler, temporairement, l’unité de chaque devise nationale sur l’euro. Non, la dette ne vas pas exploser, car un Etat peut discrétionnairement modifier le libellé de sa dette sans en affecter la valeur nominale (autrement dit, les 2000 milliards d’euros de dette tricolore vaudront 2000 milliards de francs). Non, les marchés ne vont pas se fermer, et même s’ils refusaient de prêter à la France, l’Etat pourrait toujours mobiliser les quelque 3000 milliards d’euros d’actifs financiers dont disposent les Français. Non, l’inflation ne va pas exploser, et qu’on se le dise, 4% d’inflation annuelle permet d’alléger 35 milliards de dette d’un coup.”
    http://www.prechi-precha.fr/en-finir-avec-leuro-pour-sauver-leurope-quatre-journalistes-brisent-le-tabou/

  • flammande , 14 mai 2014 @ 18 h 50 min

    Comme dans l’article, rien à retirer de votre vibrant plaidoyer… criant de vérité et de ras-le-bol. BRAVO !

Comments are closed.