Le clown de la République

Provocateur par tempérament, grande gueule, Jean-Marie Le Pen est devenu, en vieillissant, une caricature de lui-même. Continuellement dans l’hyperbole, incapable de contrôler son intelligence du bon mot, ne sachant pas tourner trois fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir, il renvoie l’image d’un politicien irrémédiablement incontrôlable. Attirant encore un public avide de spontanéité, dégoûté par la langue de bois en vigueur dans les hautes sphères du pouvoir, Jean-Marie Le Pen croit obstinément avoir trouvé le bon créneau. Et en se complaisant dans le rôle du diablotin qu’on lui fait jouer, il en rajoute toujours une couche en bondissant au moment où on l’attend le moins.

Au fil des années, comme un vieil acteur qui ne veut pas quitter la scène alors que l’heure est passée, n’étant même plus le metteur en scène du mouvement qu’il avait créé à sa mesure, il s’accroche encore plus à ses gloires passées et à ses fantasmes, sans se rendre compte que le vent a tourné. Devenu maladroit, acculé et prêt à tout pour exister, il est capable du pire : contraindre le Front National – sa création, sa chose – à rester un parti d’opposition, et même peut-être, obliger sa fille, Marine, à démissionner (au profit de sa petite-fille, Marion ?) et surtout à ne jamais devenir Présidente de la République. La vengeance est tenace chez les Le Pen !

Jean-Marie Le Pen avait fait de la vraie politique à ses débuts et plutôt bien. Et il avait ouvert des pistes intéressantes sur des sujets considérés comme tabous par une classe politique hors-sol, déconnectée des réalités du pays. Mais il s’est laissé assez vite emporté dans l’outrance verbale ; par nature, ou parce qu’il trouva aussitôt un public qui en redemandait ? Dommage que sa perspicacité ne lui ait pas permis de voir l’impasse qui s’ouvrait devant lui. Car c’est bien dans un hasardeux cul-de-sac que son public l’a amené.

A contrario, Marine Le Pen, pratiquant réellement et magistralement la politique, avec sang-froid et passant sur des considérations sentimentales, n’a pas eu d’autres choix que d’écarter son père devenu un clown de la politique, un clown… Triste !

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81 Comments

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  • Trahi , 22 mai 2015 @ 10 h 43 min

    C’était peut être un homme LIBRE, mais un très mauvais politicien..A qui va profiter ses excès de langage? Certainement pas à la FRANCE! Encore moins à lui même et pire à ses partisans!!Non, non, JMLP tu as très mal choisi le moment, à moins que ta volonté serait de ne JAMAIS diriger la FRANCE…Ce n’est certainement pas en tirant à boulets rouges sur le parti qu’IL A CREE et LAISSE à une nouvelle direction que le FN va diriger le pays!!!!JMLP a eu son temps contre Chirac et résultat, AUCUN pouvoir, AUCUNE action, AUCUNE maitrise de son parti et de ses adjoints…Nous n’avons plus le choix et pour moi ce choix est fait, JMLP ne sera pas ROI!!!!

  • Trahi , 22 mai 2015 @ 10 h 48 min

    Et avec JMLP, le relèvement est MORT depuis bien longtemps. Même sous Miterrand, il n’est absolument rien sorti avec le nombre de députés FN siègeants, une quarantaine et qu’en a fait JMLP? RIEN!!!!!

  • Trahi , 22 mai 2015 @ 10 h 55 min

    Et JMLP qu’à t’il fait de concret pour le pays, pour la FRANCE? Allez expliquez nous des faits bien précis, a t’il réussi à faire passer quelques lois, quelques organisations encore d’actualité? Malheureusement ou heureusement contre Chirac, JMLP a blousé les FRANCAIS et s’en est sorti de justesse, il l’a avoué, il ne si attendait pas à gouverner la FRANCE, il ne sera JAMAIS ROI de FRANCE!!Un roi doit avoir une cour autour et avec lui!!!

  • ranguin , 22 mai 2015 @ 11 h 50 min

    L’exemple nous est donné par le “roitelet” de l’Elysée.

    Ne critiquez pas JMLP, il n’a jamais eu les manettes. Il s’en serait sans doute mieux tiré que celui qu’une poignée d’écervelés a mis au pouvoir.

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