Le clown de la République

Provocateur par tempérament, grande gueule, Jean-Marie Le Pen est devenu, en vieillissant, une caricature de lui-même. Continuellement dans l’hyperbole, incapable de contrôler son intelligence du bon mot, ne sachant pas tourner trois fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir, il renvoie l’image d’un politicien irrémédiablement incontrôlable. Attirant encore un public avide de spontanéité, dégoûté par la langue de bois en vigueur dans les hautes sphères du pouvoir, Jean-Marie Le Pen croit obstinément avoir trouvé le bon créneau. Et en se complaisant dans le rôle du diablotin qu’on lui fait jouer, il en rajoute toujours une couche en bondissant au moment où on l’attend le moins.

Au fil des années, comme un vieil acteur qui ne veut pas quitter la scène alors que l’heure est passée, n’étant même plus le metteur en scène du mouvement qu’il avait créé à sa mesure, il s’accroche encore plus à ses gloires passées et à ses fantasmes, sans se rendre compte que le vent a tourné. Devenu maladroit, acculé et prêt à tout pour exister, il est capable du pire : contraindre le Front National – sa création, sa chose – à rester un parti d’opposition, et même peut-être, obliger sa fille, Marine, à démissionner (au profit de sa petite-fille, Marion ?) et surtout à ne jamais devenir Présidente de la République. La vengeance est tenace chez les Le Pen !

Jean-Marie Le Pen avait fait de la vraie politique à ses débuts et plutôt bien. Et il avait ouvert des pistes intéressantes sur des sujets considérés comme tabous par une classe politique hors-sol, déconnectée des réalités du pays. Mais il s’est laissé assez vite emporté dans l’outrance verbale ; par nature, ou parce qu’il trouva aussitôt un public qui en redemandait ? Dommage que sa perspicacité ne lui ait pas permis de voir l’impasse qui s’ouvrait devant lui. Car c’est bien dans un hasardeux cul-de-sac que son public l’a amené.

A contrario, Marine Le Pen, pratiquant réellement et magistralement la politique, avec sang-froid et passant sur des considérations sentimentales, n’a pas eu d’autres choix que d’écarter son père devenu un clown de la politique, un clown… Triste !

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81 Comments

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  • Guy Marquais , 15 mai 2015 @ 7 h 37 min

    Oh que oui , Serge, si j’avais été à la place du Maréchal j’aurais renvoyé tous les allemands chez eux….voilà !
    Quand au grand Charlot, voila un homme qu’il a été courageux en se barrant du bourbier, tous les français auraient du se tailler chez les beafs, avec leurs usines et leurs familles !
    Hélas il n’y avait probablement pas assez de malins comme vous à cette époque !

  • hermeneias , 15 mai 2015 @ 10 h 04 min

    Oui pov’ tache mais mon pléonasme était volontaire petite flaque minable et nauséabonde dans laquelle j’évite de marcher .

    Vous êtes une nullité et vous faites bien de ne plus exprimer ici , ou ailleurs , “d’idées” ou plutôt d’émettre de régurgitations .

    Je me souviens de vos minables tentatives qui ont tourné court quand vous veniez soutenir tel un roquet aboyeur l’inénarrable pagano-gnostique et prosélyte Dutreuil .

    Attention la frustration recuite , c’est cancérigène

  • hermeneias , 15 mai 2015 @ 12 h 56 min

    “vous serez à ses côtés” claudia ….?

    Qui ça ? Toute la troupe de la starac , la croisière s’amuse et la cage aux folles ?

    Grand bien vous fasse ! Avec vous , on est tranquille , le relèvement de la France est proche

  • Marino , 15 mai 2015 @ 13 h 34 min

    Marine Le Pen à propos de son père : «C’était lui ou moi»

    « Je fais le pont comme tout le monde. Ça va me faire du bien… surtout après tout ça », souffle Marine Le Pen.

    Ces derniers jours, Marine Le Pen l’a mauvaise. Très mauvaise. Contre son père, mais aussi contre les médias qu’elle accuse en privé de jouer un jeu pervers avec lui, en étant à l’affût des dérapages.

    « C’est une thèse complotiste », réplique-t-elle. « Ce qu’on a vécu depuis un mois, je m’en serais franchement bien passée »

    Sur l’organisation de ce congrès à venir : « En revenir aux adhérents, c’est la forme la plus absolue du respect qu’on a à leur égard. Jamais le Front national n’a fonctionné de manière aussi démocratique. »

    En attendant, la présidente du FN avoue surtout être soulagée, apaisée. « Je dors mieux aujourd’hui que je ne dormais hier, assure-t-elle. Avant, j’avais physiquement la boule au ventre, surtout quand j’apprenais que Jean-Marie Le Pen allait faire une interview. Et bien sûr chaque vendredi avec la parution de son blog vidéo. Ces derniers temps, voyant la dérive radicale qu’il était en train de prendre, c’était même devenu une angoisse. Je me demandais quel dérapage on allait encore devoir gérer. Car depuis des mois, il est dans une entreprise permanente de sabotage du travail que je fais. Il n’accepte pas que le parti ait changé. »

    Cette rupture était inéluctable. « En juin dernier, quand il a tenu ses propos sur Patrick Bruel et la fournée, j’ai dénoncé une faute politique. C’était le dernier avertissement.

    Car à un moment donné, le crédit est épuisé. » Même s’il s’agit de ce père qu’elle a longtemps défendu, et à qui elle doit son ascension politique. « Pourquoi devrais-je me comporter en fille, quand il ne se comporte plus en père ? A ce stade, c’était lui ou moi, lâche-t-elle froidement. Si je ne me sentais pas assez forte pour supporter ce dilemme, je n’aurais pas accepté de prendre la direction du Front national. La violence, l’ingratitude, les coups durs et l’exposition, j’y étais préparée. Tout simplement parce que j’ai eu une formation continue à ses côtés pendant des années. »

    * Extrait (partiel ) du Parisien : Olivier Beaumont 15 Mai 2015

  • hermeneias , 15 mai 2015 @ 18 h 45 min

    Voilà la pathétique mariiiine qui va s’épancher dans des médias qui l’accueillent avec une joie mauvaise comme dans des émissions populaires obscènes et voyeuristes du genre “c’est mon choix” , “c’est ma vie” etc

    Merci de nous illustrer le niveau où en est rendu la marine dans sa dérive normalisatrice .
    Elle va suivre le président “normal” dans sa dérive vers la médiocrité la plus vile

  • Ivane , 18 mai 2015 @ 13 h 07 min

    Insupportable de voir les éveillés de la 25e heure nous expliquer comment il faut sauver la France tout en insultant ceux qui, des décennies durant, se sont battus sous les coups de toute la racaille coalisée. Le tout sous la chape de plomb du politiquement correct qui nous interdit de parler. Au point où nous en sommes, je suis de l’avis de Maurras qui prétendait qu’il était parfaitement admis que l’on réplique aux insulteurs par des coups.

  • Trucker , 18 mai 2015 @ 15 h 38 min

    S’il avait été réellement un homme se voulant libre, aurait-il accepter la règle du mauvais jeu et le statut que l’establishment comme il le désignait lui à assigné : à savoir celui du repoussoir ? (pour ne pas être désobligeant en disant épouvantail)

    S’est-il voulu réellement libre et au service du peuple et du pays ou est-ce que la politique était le seul terrain sur lequel il pouvait, effectivement donné libre cours à certains aspect de sa personnalité comme le souligne l’auteur du poing de vue ?

    Et n’a-t-il pas par son comportement hypothéqué pour l’avenir le discours patriotique voir nationaliste, qui avait toute sa place dans le champ de l’expression politique, plus particulièrement face à l’idéologie européiste, marche pied du mondialisme, en favorisant l’amalgame si facile à faire pour ses (nos) adversaires politiques, entre nationalisme et outrance verbale, exubérance et j’en passe……….

    quand je lis certains commentaires je ne puis m’empêcher de penser que pour beaucoup, en politique, le verbe primerait sur l’acte et donc le résultat.

    La France dont JMLP avait bien perçu qu’elle courrait à l’avenir de grands dangers, serait confrontée à de grands périls pouvait-elle être réduite à n’être que le sujet de joutes verbales, ou plus simplement le motif de querelles intra familiale.

    Croyez vous que le temps qui passe inexorablement s’arrêtera pour laisser le temps et le loisir à ceux qui se voulaient soucieux de l’avenir du pays, dans l’héritage de sa mémoire et sa tradition, de son identité et de sa culture, de régler leurs différents ?

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