Philippe de Villiers en a vu de toutes les couleurs. Sa vie publique comme sa vie privée ont connus des moments terribles, sur lesquels nous aurons la pudeur de ne pas revenir. Cependant comment ne pas saluer la grandeur de cet homme ? Son récent livre, dont ndf.fr s’est largement fait l’écho est un modèle de vérité et de transparence, tout en portant une vraie vision politique. Sans compromissions ni langue de bois. Une chose rafraichissante à l’heure où la scène politique est occupée uniquement par les apparatchiks, les héritièr(e)s, et les girouettes en tous genres de l’extrême-gauche jusqu’à l’extrême-droite.
Notons d’abord la clairvoyance de cet homme, dans son combat culturel d’abord, entre ses romans historiques où il n’a cessé de nous régaler de sa plume pendant sa longue retraite et son grand parc du Puy du Fou, mais aussi dans son combat politique où il a défendu avec constance ses convictions. L’avenir lui donna, comme on le sait maintenant, raison. L’auteur de ces lignes est trop jeune pour avoir connu l’époque des succès électoraux du MPF, mais assez lucide pour être sensible à l’appel à la dissidence lancé par notre ancien « conscrit de Maastricht ». Entre l’électoralisme attrape-tout et gauchisant du FN, et l’opportunisme politique sans bornes des Républicains, monsieur De Villiers propose une troisième voie qui a le mérite de la clarté, conservatrice, nationale, mais aussi écologiste et pour le rayonnement de notre pays dans le monde. On sent enfin, une réelle volonté de prolonger le roman national, avec une vraie vision pour tous les aspects de la politique.
Internationale d’abord, pour une Europe vraiment Gaullienne, de Brest à Vladivostok, qui ne serait pas un monstre bureaucratique et libertaire mais une communauté de culture et de civilisation, et une vision des relations internationales réaliste et indépendante où la France ne courrait plus comme un canard sans tête après la bannière étoilée.
Intérieure ensuite, pour une reconstruction des « murs porteurs » de la France, cruellement abattus pour le plus grand malheur de notre pays. Il y a dans la pensée Villieriste un élément qui avait disparu du débat public : une conception éthique de la politique. On parle bien ici d’une éthique qui transcende la respectabilité de façade et qui s’enracine dans une éthique personnelle plus large.
C’est pourquoi, Philippe de Villiers apparaît aujourd’hui comme le pôle capable de rassembler une droite souverainiste éparpillée aujourd’hui dans différents partis. Aymeric Chauprade ne dit pas autre chose aujourd’hui, alors qu’il quitte à son tour le FN : Il est temps de recomposer la droite, et de créer le parti qui rendra l’espoir en l’avenir à toute une génération que l’alternance RépublicainsUMP/PS a résigné à un avenir sombre.
Dans l’hypothèse, où une telle recomposition aurait lieux, ses perspectives électorales dépasseraient sûrement celle du MPF du début des années 2000, et créerait enfin un vote positif. Un vote qui serait pour l’avenir, et pas seulement contre le présent. On ne peut qu’espérer que de telles forces se lèvent, et en attendant, on peut simplement « tirer son chapeau » à cet homme qui revient de loin, mais qui se bat encore farouchement. Conclure ici par ces quelques mots du Commandant de Saint-Marc dans son appel « que dire à un jeune de 20 ans » donne à tout ce propos une résonnance historique :
Il faut savoir
Que rien n’est sûr,
Que rien n’est facile,
Que rien n’est donné,
Que rien n’est gratuit.
Tout se conquiert, tout se mérite.
Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu.
Si Philippe de Villiers se sent de donner corps à ses mots… Il ne sera pas seul.
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