Ouverture du sommet sur le climat à Varsovie le lundi 11 novembre : s’agit-il d’une provocation ?

Pourquoi avoir choisi la date du 11 novembre pour ouvrir un sommet qui attire immanquablement les manifestants altermondialistes, écologistes et autres militants d’extrême-gauche souvent violents ? Et pourquoi avoir choisi Varsovie, ville où tous les 11 novembre se déroule une « Marche de l’Indépendance » organisée par une coalition de mouvements nationalistes et conservateurs, une marche qui est régulièrement attaquée par l’extrême-gauche locale déjà aidée en 2011 par les milices « antifa » allemandes ? Le gouvernement polonais aurait très bien pu fixer une autre date pour l’ouverture du sommet ou bien choisir une autre ville, mais n’est-ce pas l’affrontement qu’il recherche avec les manifestants qui expriment leur patriotisme ce jour-là, comme il l’a déjà fait les années précédentes dans le but de discréditer l’opposition conservatrice ? Si c’est le cas, comment se fait-il que la communauté internationale ait accepté cette date et cette ville pour l’ouverture du sommet sur le changement climatique ? On peut se demander s’il ne s’agit pas, au moins pour les pays de l’Union européenne, de venir au secours du gouvernement de Donald Tusk en berne dans les sondages et ne disposant plus que d’une seule voix de majorité à la Diète. La montée du parti Droit et Justice de Jarosław Kaczyński fait en effet craindre à la gauche libertaire qui domine en Europe l’arrivée au pouvoir d’un deuxième Viktor Orbán dans l’UE et le spectre d’une Pologne s’engageant sur la voie des réformes du gouvernement conservateur et chrétien-démocrate hongrois suscite déjà des réactions préventives.

Déjà pour la Hongrie, un fonctionnaire italien de la Commission européenne présent à une rencontre du Groupe Bilderberg les 6-9 juin à Hertfordshire en Grande-Bretagne avait dénoncé au quotidien hongrois « Magyar Nemzet » la déclaration de la vice-présidente de la Commission européenne à la justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté, Viviane Reding, qui aurait dit qu’elle n’hésiterait pas à remettre en cause le résultat des prochaines élections législatives en Hongrie et qu’elle allait s’appuyer sur les mouvements d’opposition de gauche pour cela (voir l’article). On peut tout à fait s’imaginer dans ces conditions que l’Europe accepte de prendre le risque d’affrontements violents pour permettre au gouvernement libéral (et de plus en plus libertaire) de Donald Tusk de compromettre son opposition conservatrice. Le parti de Kaczyński est en tout cas tellement persuadé qu’il s’agit bien d’une provocation qu’il a choisi cette année d’organiser sa propre Marche de l’Indépendance du 11 novembre à Cracovie. Ce qui semble avoir mis en rage le ministre polonais de l’Intérieur accusant dans une interview le PiS de fuir la confrontation des chiffres, d’avoir peur d’être dépassé en nombre de manifestants par les nationalistes : « Ils s’enfuient à Cracovie en utilisant un argument qui est pour moi à la fois douloureux et humoristique. Un argument selon lequel ils auraient peur d’une provocation de l’État policier à l’encontre de la manifestation du PiS. (…) Kaczyński ne veut pas se trouver au même endroit au même moment de peur des comparaisons. »
Des affirmations plutôt infantiles surtout quand on sait que les plus grosses manifestations de ces dernières années en Pologne ont toutes été organisées avec l’appui du parti de Kaczyński et qu’aucun autre parti politique, y compris les groupes nationalistes peu populaires en Pologne, n’a jamais pu attirer seul un nombre important de manifestants.

Le gouvernement polonais nie bien entendu toute provocation de sa part. Après avoir bagatellisé pendant plusieurs mois les risques d’attaques de l’extrême-gauche violente contre la Marche de l’Indépendance du 11 novembre, le premier ministre polonais semble avoir curieusement changé d’avis lorsqu’il a signé un décret permettant à l’armée d’intervenir si nécessaire en appui des forces de police : « Il est à prévoir que ce jour-là à Varsovie il peut y avoir des tentatives visant à troubler la sécurité et l’ordre public. En outre, vu l’ampleur de l’événement et le thème de la conférence, il faut s’attendre à une possible détérioration de la situation du fait de l’organisation à Varsovie de manifestations et d’actions de protestation pouvant générer une menace. » Le gouvernement polonais a aussi fait venir plusieurs milliers de policiers en renfort et a provisoirement rétabli les contrôles aux frontières pour la durée du sommet qui se tiendra du 11 au 22 novembre.

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31 Comments

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  • Psyché , 11 novembre 2013 @ 13 h 25 min

    Mort à l’€URSS !

  • Dubitatif , 11 novembre 2013 @ 14 h 56 min

    Pour Goupil en particulier :
    Depuis 20 ans, le taux de CO2 n’a fait qu’augmenter.(évident).
    L’effet de serre également.(évident).
    Mais la température a été constante (constaté par le Giec) .
    Donc le théorème fondamental du Giec, explosé.

  • Gisèle , 11 novembre 2013 @ 15 h 47 min

    http://www.mondialisation.ca/haarp-la-guerre-climatique
    Et c’est quoi ça ??? pure imagination de paranos ….ou est la vérité ???

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