Quand Fanfan fait la java à Broadway!

 

Dans un livre intitulé Oh la la ces Français !, Marie Treps s’est penchée sur cette passionnante question : « Comment le monde parle de nous ». Je n’ai pas encore lu son livre mais j’ai entendu l’auteur. Dans l’ensemble, ça n’est pas flatteur.
Grandes gueules, râleurs, éternels donneurs de leçons, nous n’avons pas bonne presse et les coins ne manquent pas sur la planète où, si l’on tient à sa sécurité, mieux vaut se dire belge, suisse ou canadien que français… Quant au french lover, un certain DSK – surnommé « Pépé le Putois » par la presse américaine au moment de ses frasques au Sofitel – a fini de lui régler son compte.
Et malheureusement, ce n’est pas la visite d’un certain François Hollande à « Best of France » qui va redorer notre blason… Ne lui manquait que le béret et la baguette sous le bras, à notre Président arpentant les stands de ce salon en plein air au milieu des touristes.
Un souvenir de jeunesse peut-être, et la nostalgie inavouée et inavouable des chansons de Michel Sardou…
Quand on fait la java, le sam’di à Broadway,
“Ça swingue comme à Meudon.
On s’défonce, on y va : pas besoin d’beaujolais
Quand on a du bourbon.
C’est peut-être pas la vraie de vraie,
La java de Broadway,
Oui mais c’est elle qui plaît…”
Plus que normal, Hollande c’est du grand ordinaire. Réjoui, ravi comme le gars qui, pour la première fois, quitte Tulle pour monter à la capitale. « La fanfare, qui a accueilli Hollande avec “La Marseillaise”, entonne, tout au long de cette singulière déambulation, des airs de feria, et c’est un peu comme si les fêtes de Bayonne s’étaient délocalisées sur Broadway », rapporte Le Figaro. C’est vrai qu’il est bien aise, le Président. Toujours content : « On parle du French bashing, mais on se trompe complètement. C’est le French applause. Ici, c’est le French success ! » Je veux, mon neveu !
Ségolène, la première dame de remplacement, a pris la tangente. Consternée par l’infinitude de tant de normalité, elle ne veut pas voir ça…
C’est qu’il est à l’aise, François, comme dans des charentaises. À tel point qu’il poursuit à pied jusqu’à son hôtel, affolant les services de sécurité.
A-t-il un petit coup dans le nez ? Est-ce l’euphorie des bombardements sur la Syrie, celle de faire cavalier seul contre Bachar et Poutine ? À moins que ce ne soient les vapeurs du « repas de déchets » qu’il a coprésidé à midi : un gueuleton concocté par deux grands chefs à partir de nourriture destinée à la poubelle, « façon de souligner le gâchis incroyable de l’alimentation moderne et son rôle dans le changement climatique ». Avec un verre de pommard, tout passe.
Quand il se rendit à New York, en 1960, le général de Gaulle eut droit à la parade, saluant depuis sa voiture la foule massée sur les trottoirs. Hollande, lui, fait des selfies dans Broadway. Entre Marc Lévy et Dany Brillant, le nez plongé dans le décolleté des danseuses du Moulin Rouge…

Marie Delarue – Boulevard Voltaire

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