“J’ai envie que la France reste la France”!

« Pour qu’il y ait une cohésion nationale, il faut garder un équilibre dans le pays, c’est-à-dire sa majorité culturelle. Nous sommes un pays judéo-chrétien – le général de Gaulle le disait -, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères. J’ai envie que la France reste la France. Je n’ai pas envie que la France devienne musulmane. » On peut s’interroger sur les motifs qui l’ont poussée à prononcer ces mots : conviction sincère, arrière-pensée politique ou simple maladresse ? Sans doute les trois à la fois.
On a moins commenté sa référence au général de Gaulle. En fait, c’est un propos rapporté par Alain Peyrefitte dans son livre C’était de Gaulle. Selon l’ancien président des Cercles universitaires d’études et de recherches gaulliennes, cette phrase, qui aurait été prononcée dans une conversation privée et dont on ne trouve aucune trace dans ses Mémoires, ne saurait engager l’ancien chef de l’État : étrange argumentation qui ne démontre en rien, bien au contraire, que de Gaulle ne le pensait pas et qui semble ignorer que des mémoires sont le plus souvent écrits pour entretenir un mythe, non pour tenir lieu d’archives historiques.
Il est intéressant de revenir sur quelques extraits de la citation d’Alain Peyrefitte :

“C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne […]. Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! […] Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français […]. Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées !”

11923213_1049474568398800_7021251235024552047_n

Ces propos expliquent en partie la politique algérienne du général de Gaulle, fondée sur un profond mépris du peuple musulman. De Gaulle s’est débarrassé du « boulet » algérien. Ceux qui croyaient à des formes d’intégration possibles, à l’Algérie française ou à une coopération avec l’Algérie, étaient peut-être idéalistes, à coup sûr moins cyniques que celui qui lui donna l’indépendance dans les conditions que l’on sait. Mais ce n’est être ni raciste ni xénophobe que de penser que la France doit sauvegarder son patrimoine et ses valeurs, non s’adapter à la culture des autres. Pour qui a cette conception de la France, le point de vue de Nadine Morano – paraphrase du général de Gaulle, auquel les médias osent moins toucher – n’est pas sans fondement.
Les Français sont fiers d’être français, fiers de leur culture et ils ont raison. Ils se réjouissent que la France ait formé un Léopold Sédar Senghor, agrégé de grammaire, premier président de la République du Sénégal, membre de l’Académie française. Ils se réjouissent que le bachaga Boualam ait été élu vice-président de l’Assemblée nationale. Ils se réjouissent d’avoir su intégrer des étrangers issus de tous les continents et de tous les pays. Ils seraient prêts à en accueillir d’autres… à condition que les flux soient contrôlés, que la conjoncture économique et sociale le permette et, surtout, que les dirigeants politiques aient une volonté d’intégration, non de multiculturalisme, d’assimilation, non de soumission.

Jean-Michel Léost- Boulevard Voltaire

Related Articles