La popularité de Macron s’effondre encore : — 14 points
C’est ce qu’avance aujourd’hui le Journal du dimanche, le JDD : « 57 % des Français se déclarent désormais mécontents de l’action d’Emmanuel Macron, selon le baromètre Ifop pour le JDD. »
Le journal poursuit : « Quatre mois après son élection triomphale, Emmanuel Macron est désormais un président minoritaire. Selon notre baromètre Ifop-JDD, le chef de l’Etat perd 14 points en un mois : seuls 40% des Français se déclarent satisfaits de son action, et 57% se déclarent mécontents (dont 20% « très mécontents »). Cette chute très abrupte prolonge celle du mois dernier (-10 points en juillet) pour aboutir à un effondrement de 24 points sans précédent : Jacques Chirac avait cédé 20 points entre mai et août 1995. »
Mais Macron a toujours été un président minoritaire !
Revenons à la source ! N’oublions pas que Macron ne fut élu qu’avec 43 % des électeurs inscrits à l’issue d’un véritable putsch électoral.
Avec 43 % — et non pas 40 %, comme le prétend le JDD avec ses propres chiffres — Emmanuel Macron retrouve donc exactement son électorat, au pourcentage près. Rien que de très normal dans le fond. Ce sont les chiffres antérieurs qui étaient troublants : ils signifiaient que les Français qui n’avaient pas voté pour Macron en étaient satisfaits, autrement dit qu’ils regrettaient de ne pas avoir voté pour lui. À présent ils ne regrettent pas. Ils regrettent simplement qu’il soit Président.
Nous avons une classe politique qui n’est mue que par l’ambition carriériste. La seule motivation de nos dirigeants est la conquête du pouvoir. Puis sa conservation. Tout est arc-bouté sur cette prise de pouvoir. Les promesses électorales, les manipulations, les tricheries sont le quotidien de nos politiciens. Puis une fois l’objectif atteint, il faut bien faire face aux décisions. Alors ils ne les prennent pas. Ou bien ils prennent des décisions ambivalentes :
• on ferme la centrale nucléaire de Fessenheim, mais on ne la ferme pas,
• on combat le chômage mais on fait entrer par dizaines de milliers de futurs chômeurs non qualifiés,
• on annonce qu’il n’y aura jamais la GPA mais elle est validée par l’Europe de Bruxelles,
• on fait mine de contenir l’immigration clandestine mais on la soutient financièrement, médiatiquement et judiciairement,
• on combat le terrorisme islamiste sans jamais avouer qu’il est islamiste,
• on est pour l’amour et la paix et on déclare la guerre à la Libye puis à la Syrie,
• on avance que l’Europe est une nécessité pour être un bloc indépendant face aux grandes puissances et on négocie en catimini le traité de soumission transatlantique, etc.
Les Français n’en peuvent plus d’être ainsi bafoués. Ils en prennent conscience peu à peu car ils veulent croire en la démocratie. Ils ont cru en Sarkozy, mais ils l’ont rejeté dès que celui-ci a bafoué le vote populaire du référendum de Maastricht(1). Alors ils ont essayé Hollande qui les avait embrouillés avec son « Moi Président, je… ». Hollande n’a tenu aucune de ses promesses et atteint de tels niveaux d’impopularité qu’il n’a pas osé se réprésenter(2). Alors les Français, en désespérance, essaient le petit dernier, promu par une efficace machine électoraliste qui gèle le vote Front National. Malgré tout cela, Macron est un président minoritaire.
Les Français pourtant sont en attente. S’il oubliait les lobbies médiatico-financiers qui ont manigancé son élection et s’il se mettait à écouter la majorité des Français, Emmanuel Macron pourrait devenir un président populaire et majoritaire. Ce n’est pas bien compliqué. C’est du reste cela qu’on appelle la démocratie.
Georges Gourdin – Nice Provence Info
(1) Ce que Sarkozy n’a toujours pas compris.
(2) Il le regrette déjà.