À l’issue d’un vote à la quasi unanimité, l’Assemblée nationale a levé l’immunité parlementaire de Gilbert Collard pour permettre qu’un “mandat d’amener” soit délivré et que l’élu du Gard se rende aux convocations du juge.
Le 16 décembre 2015, le député avait publié des photos de victimes de l’organisation terroriste État islamique sur Twitter pour protester contre une interview du politologue Gilles Kepel. Une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Nanterre pour “diffusion d’images violentes” à l’encontre du député, mais aussi de la présidente du Front national, Marine Le Pen. “La presse m’apprend que, pour un tweet, l’Assemblée a levé mon immunité que l’ancienne n’avait pas levée: je les trouve ridicules!”, a réagi Gilbert Collard sur Twitter.
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Ils ont osé lever l’immunité parlementaire de Gilbert Collard. Qui sont ces « ils » ? Les 22 membres du bureau de l’Assemblée nationale (à l’exception de Clémentine Autain) plus haute instance de l’Hemicycle.
Pour ceux qui sont intéressés, voici le nom des 21 maîtres-censeurs : de Rugy, Bireau-Bonnard, Renson, Brulebois, Houlié, Waserman, Motin, Bachelier, Rossi, Solère, Adam, Ali, Carnouvas, Causse, Do, Dumont, Guevenoux, Lemeur, Mette, Serville, Vuilletet. Bravo, Messieurs, bravo mesdames, Voltaire doit être fier de vous !
http://www2.assemblee-nationale.fr/15/le-bureau-de-l-assemblee-nationale
Le prétexte donné par les sympathiques collègues du député de l’Hérault ? Il avait osé poster sur twitter une photo des victimes des attentats de l’Etat islamique. Dans le cerveau reptilien de nombre de juges ou de policiers, cela s’appelle « l’apologie du terrorisme », rien de moins. Et comme Gilbert Collard, s’appuyant sur son statut de député, refusait de se rendre aux convocations des vaillants juges, payés pour rendre la justice au nom du peuple français, ses collègues ont donc décidé de lever cette immunité, et ainsi, espèrent-ils, de l’obliger à répondre aux convocations des magistrats.
Cette décision est scandaleuse, et crapuleuse, pour plusieurs raisons. Elle s’inscrit d’abord dans l’objectif d’imposer la charia dans notre pays, et d’interdire ainsi toute critique, par l’image ou le texte, de l’islam, et des crimes commis en son nom.
Elle cible un député du seul parti patriote qui siège au Parlement.
On se souvient que Marine Le Pen, au Parlement européen, avait subi le même sort. On n’a pas oublié que le Qatar a osé déposer plainte contre Florian Philippot, qui avait juste évoqué le rôle de cet Etat dans le terrorisme international. Christiane Taubira avait transmis la levée au Parlement européen, et deux avocats, un PS et un LR, défendaient l’Etat qatari.
Lu sur Riposte Laique
Cémentine Autain déplore en outre des conditions de vote “inadmissibles”, et notamment un manque de temps pour permettre un véritable “débat de fond”.
“Ce n’est que la veille au soir, à 19h44, que j’ai reçu un mail m’indiquant que nous allions étudier la levée de l’immunité de Gilbert Collard et qu’un dossier serait consultable sur place à 9h30 pour la réunion à… 10h. Voyez comme tout est bien organisé pour éviter un débat de fond, le temps de la réflexion et de la concertation avec notre groupe!”, poursuit la députée de Seine-Saint-Denis, qui inclut son parti dans sa décision en utilisant le “nous”.
“Notre refus de voter cette levée n’est pas étranger à cette méthode qui s’installe à l’Assemblée, dans un climat où le pouvoir du Parlement est chaque jour un peu plus piétiné”, explique-t-elle.