Par Charles Chaleyat
Après dix mois d’un conflit sanglant qui a fait des milliers de morts, les groupes rebelles de République centrafricaine ont signé un cessez-le-feu le 23 juillet à Brazzaville, en République du Congo, promettant de mettre fin à la violence contre les civils, de respecter les droits humains et de mettre un terme aux discours haineux basés sur l’appartenance à une religion ou à une tribu.
Jusqu’à quand ?
Comme il fallait s’y attendre, les événements de RCA entrainent les déplacement de plus de 500 000 personnes comme ce fut le cas au Mali où, mille soldats français veillent à la sécurité des citoyens, tandis que 80 000 maliens vivent tranquillement en banlieue parisienne, réclamant soins et soutien et brandissant de temps à autre leur drapeau face aux forces de l’ordre françaises si peu redoutables… On se demande s’ils oseraient le brandir face aux combattants du MUJAO… s’ils avaient la décence de retourner défendre leur pays.
En parallèle, l’on assiste désormais au foisonnement de reportages sur les Mbororos (pasteurs peuls), souvent islamisés et donc obligés de fuir les zones d’insécurité du pays, la RCA, pour se réfugier au Nord-Cameroun jusqu’ici épargné.
Il est bien évident que cette insécurité que ne parviendront pas à juguler les forces françaises trop réduites, s’accompagne de banditisme et de violences inexcusables sur les populations pacifiques.
On aurait bien aimé le même genre de reportages sur les exactions anciennes des Séléka (milices musulmanes) occupant peu à peu le territoire de la RCA jusqu’à l’arrivée des troupes françaises en 2014. Ces violences, dans un pays largement christianisé, ont bien évidemment donné naissance à la réaction de groupes chrétiens d’auto-défense : les anti-balaka. Là aussi, le banditisme est apparu et s’est attaqué aux populations musulmanes les plus visibles et les plus riches : les commerçants, les éleveurs peuls souvent isolés en brousse avec leurs troupeaux.
Si on ne peut que se désoler de la souffrance de populations paisibles, il convient de ne pas ignorer la chronologie des événements ayant engendré ces violences.