Ils s’introduisent dans un carmel pour convertir des religieuses à l’islam et perturbent les vêpres: ils sont relaxés!

Deux hommes, âgés de 26 ans et 28 ans, s’étaient introduits dans un carmel en novembre pour demander aux sœurs catholiques de se convertir, sans quoi elles iraient en enfer.
Le tribunal correctionnel de Verdun (Meuse) a relaxé mercredi deux hommes qui avaient exhorté les sœurs d’un carmel à se convertir à l’islam lors d’un office.

« Aucun lien ne peut être fait entre vos agissements et un acte terroriste. Les termes et expressions employés, s’ils ont pu perturber les religieuses, ne sont pas spécifiques à un discours radical, provocateur ou voulant faire peur à autrui », a exposé la présidente du tribunal.

La magistrate a relevé l’altération du discernement au moment des faits des prévenus, souffrant de troubles psychiatriques. Le procureur avait requis dix mois de prison avec sursis à l’encontre des deux hommes, âgés de 26 ans et 28 ans, pour « les violences psychologiques » infligées aux carmélites.

Le 10 novembre 2017, ils avaient sonné à la porte d’un carmel à Verdun pour « échanger sur la religion », ont-ils raconté. L’un deux avait expliqué à Sœur Marie-Josèphe que « la religion musulmane pouvait corriger ce que la religion chrétienne avait de faussé, selon lui », a-t-elle témoigné.

« Il m’a dit deux fois que si je ne changeais pas, j’irais en enfer […] sans agressivité, mais avec une insistance répétitive », a-t-elle poursuivi. La religieuse aux cheveux blancs, qui a salué avec un grand sourire les prévenus à l’ouverture de l’audience, a affirmé ne pas avoir été impressionnée. « Ma foi chrétienne me dit qu’on ne va pas en enfer comme ça ! », s’est-elle exclamée.

Les deux hommes avaient ensuite assisté aux vêpres dans la chapelle, déchaussés « par respect des lieux », ont-ils précisé. Ils avaient prié à voix haute, perturbant l’office.

À la fin de l’office, « je me suis approché de Sœur Marie-Thérèse et je lui ai susurré à l’oreille :’Si vous ne vous convertissez pas, vous irez en enfer’», a relaté le plus âgé.

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Pour Mémoire

« Ils sont rentrés, une sœur les a accueillis et elle a discuté avec eux ». Mgr  Gusching, évêque de Verdun est allé voir, lundi encore, la communauté religieuse de Verdun forte de dix sœurs. Des carmélites encore sous le choc de ce qui leur est arrivé vendredi 10 novembre, vers 17 h.

Au moment de l’office de Vêpres, deux individus d’une trentaine d’années, barbus et vêtus normalement, pénètrent dans le Carmel de Verdun.Après avoir discuté avec la sœur présente à l’accueil, cette dernière leur a dit que l’office allait commencer. « Ils lui ont demandé s’ils pouvaient aller dans la chapelle », poursuit l’évêque. « Elle a dit oui ».

Une fois dans la chapelle, « ils ont prié en arabe pendant les vêpres », souligne Mgr  Gusching. « Ils se sont présentés comme des annonciateurs et leur ont dit : si vous ne vous convertissez pas, vous irez en enfer ».

Dans un communiqué, Guillaume Dupont, procureur de la République de Verdun expliquait qu’à l’issue de l’office, l’un des deux hommes « aurait rédigé les mots « Allah Akbar » sur le livre d’or de l’église ».

Bien évidemment, on pense tout de suite aux circonstances du meurtre d’un prêtre qui s’était déroulé dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016. Mais aucune violence physique n’a été perpétrée à l’encontre des sœurs présentes. Et aucun lien avec le terrorisme islamiste n’a été démontré.(…)

En effet, les deux individus, dont l’un serait du secteur et l’autre étranger au département, ont été interpellés à Verdun le 11 novembre et placés en garde à vue dans les locaux du commissariat. « À l’issue de celle-ci, ils ont été déférés devant le procureur de la République de Verdun, le 13 novembre, puis placés sous contrôle judiciaire par le Juge des libertés et de la détention », précise le procureur Dupont. « Ils sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Verdun pour être jugés à l’audience du 28 mars 2018 à 8 h 45 du chef de violences volontaires aggravées (sans incapacité totale de travail et en réunion) ».

Les violences, dans ce cas, sont des violences psychologiques. Ils encourent une peine de trois ans d’emprisonnement et 45.000 € d’amende.(…)

Selon Abdelkrim Aïtelkaid, l’imam de Verdun, « le plus jeune s’est converti il y a deux ou trois mois ». Avec l’autre individu, « ils sont venus à la mosquée » et ne se sont pas comportés normalement. « Ce jour-là, je n’étais pas là, mais la communauté les a un peu arrêtés et mis dehors. Je suis allé voir le jeune après pour lui expliquer que ce n’est pas comme ça que l’on fait ». Quant à ce qu’il s’est passé le 10 novembre : « Ça ne se fait pas de faire ça. Ce n’est pas normal. On ne va pas violer la sacralité d’un lieu de culte ». De plus « j’irai prochainement voir les sœurs et l’évêque ».

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