Ah, les tableaux et statues de la Salle des Illustres… Ça faisait un petit moment qu’elles ne faisaient plus causer ni se lever les esprits prudes. Mais voilà qu’une opération «don de sang», fort réussie par ailleurs, est venue contrarier leur splendeur et sensualité mêlées. De quoi s’agit-il ? Samedi, dernier jour de la collecte au Capitole, un homme s’avance, et même s’allonge, pour donner généreusement son sang. En levant les yeux, Didier (c’est son prénom) constate avec étonnement qu’un sexe d’une statue -intégralement nue, comme toutes les autres- est recouvert d’une fleur de lys géante en papier, blanche immaculée comme la statue elle-même. «Je suis choqué par ces feuilles en papier. C’est vraiment n’importe quoi !», soulignait encore hier Didier.
Car, ce n’est pas «une» mais plusieurs feuilles de papier qui ont été disposées afin de cacher tous les sexes des statues, et l’on sait que la Salle des Illustres n’en manque pas. Les gravures ou tableaux, eux, n’ont pas subi le même sort. A bien y regarder pourtant, «La Fontaine de Jouvence» de Paul Gervais, n’est pas spécialement pudique, elle non plus. De là à s’offusquer comme l’ont fait certains participants du «don de sang»… Didier a néanmoins sa petite idée : «Quand j’en ai parlé à l’infirmière qui s’occupait de moi, elle a commencé à me faire comprendre que certains, parmi les organisateurs, auraient peut-être trouvé à redire à ces statues au sexe apparent…»