Comme le disait Robert Ménard, avec l’égorgement d’un prêtre catholique dans une église, une nouvelle barrière symbolique vient d’être franchie. Mais, comme on pouvait s’y attendre, comme toutes les réactions des autorités politiques et religieuses – y compris catholiques – depuis des mois le laissaient penser, nos élites ne sont absolument pas à la hauteur des événements. Incapables de nommer le mal, d’en éclairer calmement mais sans détour les causes religieuses et culturelles (islamisation, déchristianisation, etc.) et surtout promptes à noyer le poisson dans un appel à lutter contre « les discours de haine », formule vague qui a le mérite de ne pas nommer l’ennemi, et d’en chercher d’autres…
Or, il n’y a aujourd’hui en France et dans le monde qu’une haine, qu’un danger, et qui a depuis longtemps passé le stade du « discours » : la terreur islamiste née au sein du monde musulman et qui ensanglante quotidiennement les cinq continents. M. Fillon a parlé, dimanche, de « guerre mondiale » et rapproché l’islamisme du nazisme : il n’était que temps qu’un responsable politique français apporte cet éclairage.
Mais il est surtout regrettable que la hiérarchie catholique et les intellectuels ne l’aient pas fait plus tôt et, pire, aient cédé à l’idéologie du moment, complaisante avec l’islam.
L’Histoire racontera un jour cette nouvelle et double « trahison des clercs », celle des prélats catholiques et celle des intellectuels, à quelques rares et précieuses exceptions.
Quand le pape ose comparer la conquête musulmane par le fer à l’envoi en mission des disciples, je me dis que Jorge Bergoglio est coupable, non seulement d’une erreur historique, mais encore d’un contresens théologique grossier, indigne de son rang, et surtout d’une confusion morale grave porteuse d’un relativisme dangereux qui donnera des armes aux actes antichrétiens, tout en dédouanant la folie meurtrière musulmane. Indigne d’un pape.
Quand j’entends M. Odon Vallet parler d’un risque de « radicalisation de certains catholiques », je l’accuse aussi de procéder à un amalgame intellectuel grave, indigne d’un « spécialiste des religions ». Sans parler de l’indécence de tels propos quelques heures à peine après l’assassinat d’un prêtre par deux jeunes musulmans « radicalisés ».
Que les catholiques, comme beaucoup de Français, éprouvent de la colère et un sentiment de trahison, y compris vis-à-vis de la hiérarchie catholique, c’est une réalité, et c’est tellement compréhensible !
C’est un fait, il y a aujourd’hui en France deux catholicismes : un catholicisme âgé, hiérarchique et nourri au lait de la bien-pensance, et un catholicisme, jeune, déterminé, désireux de sortir de la confusion intellectuelle, théologique et morale à laquelle ont cédé trop de nos clercs, en particulier sur l’islam.
Aux JMJ, quand la nouvelle a été connue, ce n’est pas un discours lénifiant sur le vivre ensemble qui a surgi, mais c’est « La Marseillaise » qui a spontanément retenti. Revigorant ! Et porteur d’espérance !
Que cette hiérarchie et ces élites si défaillantes se permettent de leur faire la leçon, de les culpabiliser, c’est indigne et indécent.