« Aucune tension » ????

Le vicaire épiscopal du diocèse de Rouen, l’abbé Alexandre Joly, est curé de la paroisse voisine, au Grand-Quevilly. Son angélisme face aux événements ne surprendra pas les lecteurs de Présent…

— Que vous inspire la mise en garde du clergé des Eglises d’Orient : « ce qu’on a vécu au Liban, ce qu’on vit en Syrie et en Irak, vous le vivrez demain en France » ?

— Je pense qu’on ne peut pas du tout comparer. La réalité du Moyen-Orient est très particulière, qu’on ne saurait la mettre en parallèle avec celle de la France. Il peut y avoir des actes qui s’en rapprochent, mais il me semble difficile d’imaginer que nous allons connaître la même chose. Après, je n’ai pas les éléments, j’attends les résultats de l’enquête. Mais cet acte reste incompréhensible.

— Pour vous, il n’est pas possible de cibler une communauté en particulier ? Des musulmans fichés « S », l’égorgement, c’est pourtant signé, non ?

— Vous en savez certainement plus que moi. Mais les relations entre les communautés chrétiennes et musulmanes sont plutôt paisibles, ici. La paroisse du village a cédé une partie de son terrain pour la construction de la mosquée. Il n’y a donc aucune tension. Après, les personnes qui ont posé ces actes, qui sont-elles ? L’ont-elles fait au nom de leur groupe religieux ? Je ne sais pas.

— Quelles réponses souhaitez-vous qu’apportent les catholiques ?

— Il faut d’abord prier, comme nous l’a enseigné Jésus. Et puis il faut travailler à l’unité et à la fraternité. Si les jeunes sont réunis actuellement au JMJ, c’est parce qu’ils ont la foi, ils espèrent et travaillent à la « civilisation de l’amour », dixit Jean-Paul II. Ces choix catholiques sont la réponse.

— Quand vous dites « l’unité », vous la voulez avec qui ?

— L’unité, Jésus la veut avec tous. C’est pour cela qu’il est venu parmi nous, pour nous rassembler. Dieu aime l’humanité. Alors l’unité, elle se fait sous des formes différentes et des degrés différents, selon les personnes, les réalités, et les communautés. Mais c’est vraiment le choix de Dieu (sic), donc nous ne pouvons pas nous défiler.

Propos recueillis par Louis Lorphelin pour Présent

 

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