Le traité de Maastricht a 25 ans et personne ne fête son anniversaire ! Il est entré en vigueur un certain mois de novembre, mais nul n’entend commémorer cet acte fondamental. Vous ne trouvez pas cela étrange ? Pourtant, souvenez-vous, on nous avait promis monts et merveilles, du travail à foison, une Europe puissante, moins d’impôts et une montre Rolex pour tous à 50 ans !
Vingt-cinq ans plus tard, qu’en est-il de l’Europe et de la France d’après Maastricht ? L’Europe est devenue le vassal des États-Unis, totalement dépendante des grands groupes américains, incapable de se protéger des crises financières, sujette aux guerres économiques, perméable aux concurrences marchandes du monde entier, envahie par des produits parfois dangereux venus d’Extrême-Orient.
Plus grave encore : la France n’est plus maîtresse de son destin, soumise à une administration anonyme. Il me semblait, pourtant, que la si belle Europe promise par le traité de Maastricht allait faire de nous une puissance redoutée dans une Europe conquérante ! Je constate qu’il n’en est rien. L’Europe n’est plus prise au sérieux sur la scène internationale et la France sombre. Les présidents Poutine et Trump n’ont pas besoin d’elle pour parler de l’avenir du monde. Elle n’est ni belle ni puissante, cette Europe de Maastricht qui a honte de ses fondements spirituels et qui renie son puissant voisin, la grande Russie !
Tout n’est pas imputable au traité de Maastricht, mais celui-ci n’a pas tenu ses promesses. Il a jeté brutalement les Français nus et désarmés dans l’arène du combat économique mondial pour lequel ils n’étaient pas préparés. Les jeunes sont désabusés de la politique. Quand vous avez 20 ans et que vous avez la fibre patriotique, vous préférez suivre un meneur qui vous parle de grandeur, d’héritage historique et de fierté nationale plutôt que celui qui vous ennuie avec des histoires de monnaie unique, de PIB, de taux de CSG et des bienfaits de manger cinq fruits et légumes par jours ! Le principal enjeu pour l’Europe, aujourd’hui, est avant tout démographique. Les enfants de Maastricht savent ce qui leur reste à faire… mais pour cela, il faut retrouver l’estime de soi et un élan national. Après soixante-dix ans de communisme, la Russie a su se redresser, redonner le moral à sa population et retrouver une place de superpuissance. Rien n’est perdu !
Charles-Henry d’Elloy – Boulevard Voltaire