Y a-t-il des lieux bénis des Dieux de par notre vaste monde ?
Le Japon n’est plus le Pays des Dieux (Shinkoku), la Grèce a abandonné ses Dieux comme l’Egypte et la Terre Sainte a oublié les pas de Jésus. Il y a cependant au large de l’Arabie, dans les eaux de l’Océan indien, une île, appartenant au Yémen, oubliée du temps des hommes, du temps tout court puisqu’elle a conservé toutes sortes d’espèces animales et végétales uniques au monde et témoignant de temps très anciens.
L’UNESCO l’a inscrite au Patrimoine mondial pour la protéger car elle fait partie des îles les plus en danger de la Terre. C’est l’île de Socotra, appelée Dioscoride (île des Dioscures) dans l’Antiquité, habitée par des chrétiens nestoriens, pêcheurs et marins.
Islamisée après 639, elle entre dans le giron de l’Arabie avant d’être disputée entre Portugais, Hollandais et Anglais qui l’intègrent au Protectorat d’Aden dès 1886. Revenue au Yémen en 1967, on a cru longtemps que l’URSS y avait établie une base militaire. Mais les vents de poussière y étaient trop redoutables pour les équipements électroniques… même militaires !
Parmi ses raretés, cette île abrite l’arbre au sang de dragon (Dracaena cinnabar) sorte de gros parapluie dont la résine est rouge (d’où son nom), l’arbre concombre (Dendrosicyos socotrana), toutes sortes de végétaux et d’animaux endémiques se trouvant nulle part ailleurs: reptiles, escargots, oiseaux. Même la vie marine est variée avec 253 espèces de coraux, 730 espèces de poissons côtiers, 300 espèces de crabes, homards et crevettes.
En plus des 40 000 habitants, seuls les touristes écolos sont autorisés afin de préserver cette île. On se plait à imaginer d’autres îles mystérieuses, édens préservés de nos modernités et de nos hordes de touristes ces nouveaux prédateurs. On rêve d’une interdiction qui aurait préservé les dodos de l’île Maurice, les oiseaux géants de Madagascar (Aepyornis) ou de Nouvelle Zélande (Aigle de Haast, Moa), les lions d’Afrique du Nord et du Moyen Orient, etc., etc., sans compter les peuples disparus sans autres traces qu’archéologiques ou un nom dans l’Histoire.
Que sont devenus les Huns, les Teutons et les Cimbres (battus par les romains en 102 av. J.-C. près d’Aix) les Scythes, les Aryens, les Etrusques, les Garamantes et les Ligures ?
Perdant leurs noms, ils ont été fondus dans d’autres peuples…
Charles Chaleyat