Le « magasin » des suicides ! Vous n’avez plus goût à rien ? Votre vie est morose ? Vous voulez en finir avec vos souffrances ? Alors, bonjour la Suisse !
Le pays du chocolat, des comptes bancaires anonymes, de la viande de grison, de l’emmental AOC suisse, est en effet le pays le plus florissant en matière de suicides assistés.
En 2001, le Conseil national suisse avait confirmé par un vote que l’assistance au suicide est parfaitement possible, si celui qui la pratique n’a aucun mobile « égoïste ».
Fort de cette législation, l’autre pays du fromage connaît un afflux de visiteurs étrangers qui viennent, non pas admirer les beautés des alpages ni respirer le grand air et faire une balade sur le lac de Genève, mais pour se donner la mort.
Un « Suicide Tour », un « tourisme de la mort », en forte expansion, qui a été multiplié par deux entre 2009 et 2012. Selon une étude basée sur les données de l’institut médico-légal de Zurich, 611 étrangers non-résidents originaires de 31 pays auraient ainsi bénéficié d’une assistance à mourir en Suisse entre 2008 et 2012.
Parmi les candidats-demandeurs à cette mort assistée, les Allemands (268) et les Britanniques (126) arrivent largement en tête. En troisième position, on trouve les Français (66) suivis des Italiens (44), des Américains (21), des Autrichiens (14) et des Canadiens – « petits joueurs » – (12). L’âge des personnes concernées s’étale de 23 à 97 ans, avec un âge moyen de 69 ans.
La Suisse étant l’un des rares pays au monde à autoriser l’aide au suicide, cette euthanasie sous contrôle se passe en… douceur.
A l’exception de quatre personnes qui avaient inhalé de l’hélium – méthode qui en 2008 avait suscité un vif émoi en Suisse car jugée trop longue et trop douloureuse –, les décès programmés sont provoqués par l’absorption de pentobarbital de sodium, moyen également utilisé à fortes doses dans l’euthanasie vétérinaire. Mais là, semble-t-il, pas de vif émoi chez les Suisses…
Perte des valeurs, dérive de la société : la Suisse est devenue le pays du rendez-vous avec la mort.
Lu dans présent
