Par Alain Sanders
• Laurent Guillemot : Génération champ d’honneur
Dimanche 2 août 1914. C’est la mobilisation générale. Une guerre où l’on part la fleur au fusil. Et qui signera le suicide de l’Europe. Des hommes qui sont allés jusqu’au bout de l’héroïsme et de l’horreur. En se promenant avec son père dans le village d’Auriat, dans la Creuse, Laurent a eu l’idée – la belle idée – de raconter le destin de ces 37 jeunes villageois dont les noms sont inscrits sur le monument aux morts.
En 1911, Auriat comptait 589 habitants : 37 morts, c’est plus du double de la moyenne nationale. A Auriat, un homme mobilisé sur trois a été tué… L’histoire de ces anonymes – anonymes mais pas inconnus – de la Grande Guerre, sortie des archives, des lettres, des journaux de marche, a cent ans d’âge. Mais le temps – pour nous – n’a rien effacé de leur souvenir. En sachant que le moule est cassé qui fabriqua de tels hommes. « Ils ont tous mérité de la patrie et notre respect leur est dû », écrit Laurent Guillemot.
Editions de Fallois.
• Georges Brau : Passé par les armes
Ancien officier des forces spéciales et de la DGSE, le lieutenant-colonel Brau a déjà écrit trois « romans » : Safari de Sarajevo au Darfour, Loups de guerre, Nébuleuse afghane. Ce dernier, Passé par les armes, est sous-titré : « Saga d’un soldat de l’ombre » et vient utilement compléter une trilogie qui, sous couvert de « romanesque », dit les choses derrière les choses.
Contractuel de la DGSE, Paul opère en Somalie sous couverture humanitaire. Le repérage d’un chef terroriste lui permet de remonter la filière d’un réseau meurtrier programmé pour frapper en Europe. Mais, découvert, il est victime d’une voiture piégée. « Ce livre est un clin d’œil à mes compagnons d’armes, chevaliers des temps modernes s’opposant à Al-Qaïda, talibans et autres criminels de guerre », indique Georges Brau qui n’est pas un adepte – et c’est pour ça qu’on le lit attentivement – de la langue de bois…
Editions du Rocher.
• Patrick Klein : Par le sang des autres
Par le sang des autres, sous-titré « Coups d’état d’âme », est l’autobiographie – sans langue de bois là encore – d’un homme issu de ce que les ignorants étiquettent « extrême droite ». Du Liban en 1976 jusqu’aux conflits africains les plus récents en passant par l’Irak, l’Iran, la Libye, les Comores (avec Bob Denard), etc., Patrick Klein a été tout à la fois témoin et acteur.
Aujourd’hui conseiller du président de Guinée-Bissau, il n’est pas vraiment optimiste sur la suite des événements : en Afrique, bien sûr, où l’islamisme fait des ravages, mais aussi du même coup et par contrecoup en Europe. Il répond néanmoins « présent », comme d’habitude : « Dans cette attente, il nous faut survivre, debout, sans jamais faillir ni noyer nos rêves les plus secrets dans les illusions offertes. »
Editions du Rocher
• Jean Fleury : La France en guerre au Mali
Ancien chef d’état-major de l’armée de l’air lors de la guerre du Golfe en 1991, Jean Fleury a déjà publié (chez Picollec) : Les Guerres du Golfe (2009), Le Bourbier afghan (2011), Crise libyenne : la nouvelle donne politique (2012), trois ouvrages dont nous avions dit l’exceptionnelle vision géopolitique.
Il en va de même avec La France en guerre au Mali (sous-titre : « Les combats d’Aqmi et la révolte des Touareg »). Loin des analyses souvent réductrices des « spécialistes » Jean Fleury sait, là encore, prendre de la hauteur pour donner à comprendre ce qui est en jeu. En soulignant les nombreuses – et graves de conséquences – erreurs de jugements approuvées par la communauté internationale. Comme le rappelle l’éditeur, Jean Picollec, « c’est un livre qui dit crûment les vérités choc sur une situation dont les conséquences pourraient être terrifiantes ». Signalons aussi que cet essai met à nu les incohérences d’une Europe incapable de faire autre chose que du bruit avec la bouche.
Editions Jean Picollec