Bouquins ou bitume !!! Le Canada détruit ses ouvrages scientifiques…

Par Charles Chaleyat

Quelle mouche (subarctique) a piqué nos amis canadiens ? Ont-ils des problèmes de chauffage – étant données les températures sibériennes qu’ils connaissent depuis quelques jours – jusqu’à brûler leurs bibliothèques universitaires ?

AAh, être blotti au coin d’un feu alimenté par les œuvres de Gatien Lapointe ou de Michel Garneau…

On sait depuis longtemps combien s’entassent de bouquins (des BHL, des Coelho ou des Angot) au fond des bibliothèques. La BNF ne garde que deux exemplaires de toute publication et voyez déjà le volume de ce qui ne sera jamais lu! On imagine combien de livres intéressants mais dépassés, des manuels vieillots, etc.. surplus d’éditeurs/imprimeurs et antiquités jamais feuilletées encombrent les magasins et dépôts…

Mais au Canada, apparemment, il s’agit d’une entreprise systématique de destruction ordonnée par le gouvernement décidé à rogner sur les budgets : fermeture décidée en Avril 2013 de sept de onze bibliothèques scientifiques (Pêches et Océans) et redistribution entre deux centres de recherche. Avant de jeter, certaines bibliothèques ont été ouvertes au public invité à prendre ce qu’il voulait parmi les doubles comme au Freshwater Institute de Winnipeg – ce que conteste un chercheur anonyme qui dénonce la brutalité  et l’absence des chercheurs lors de ces délestages. Selon certains, la promesse de numériser ces fonds ne sera pas tenue et beaucoup de données anciennes seront perdues pour des évaluations ultérieures précises.

Mais est-on sûr de voir un jour débarquer un chercheur décidé à fouiller ces archives ? Chacun sait dans le monde de la recherche que des millions de pages ne sont jamais lues (les thèses par exemple) et des milliers de livres seulement feuilletés…

Le gouvernement canadien entend ainsi économiser 430 000 dollars canadiens en 2014-2015. La communauté scientifique canadienne ne semble pas convaincue, persuadée que le gouvernement mise financièrement sur les sables bitumineux de l’Alberta (dont l’exploitation serait désastreuse pour l’environnement) et souhaite cacher ou dissimuler ce qui pourrait aller contre comme la recherche…

Le Pr. D. Pauly de Colombie Britannique corrobore cette opinion, soulignant que cette politique de diminution des centres Pêches et Océans s’accompagne d’une politique de fermeture parallèle des centres d’écotoxicologie, afin  d’éviter les découvertes qui gêneraient le développement de l’exploitation des sables bitumineux…

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