Voilà qui devait arriver et voilà qui arriva. La tête à claques qui sort du cloaque : Emmanuel Macron. Et qui se déclare à l’élection présidentielle tout en sautant la case de la primaire de la gauche et du centre : « Je suis candidat à la présidence de la République, parce que je crois plus que tout que nous pouvons réussir, que la France peut réussir. »
Chez les candidats de la primaire de la droite et du centre, on fait évidemment grise mine. Mauvaise nouvelle pour Alain Juppé, sorte d’Emmanuel Macron en moins jeune. Idem pour Nicolas Sarkozy et François Fillon, qui se voulaient figures du renouveau.
Alors que bruissent les rumeurs parisiennes sur une possible double vie du jeune impétrant – il est vrai que le couple qu’il forme avec Brigitte Trogneux, c’est un peu comme si M. Pokora frayait avec Jeanne Moreau –, le très jeune Emmanuel demeure droit dans ses bottes. Citée par Closer, la même Brigitte, son ancien professeur, affirme ainsi : « Il faut qu’il y aille en 2017, parce qu’en 2022, son problème sera ma gueule. » Quoique la sienne soit un brin amortie, qu’en termes élégants ces choses sont dites…
Plus sérieusement, le meilleur d’entre eux annonce : « Après la gauche, la droite, et ainsi de suite, parce qu’on a toujours fait de la sorte avec les même visages, les mêmes hommes depuis des années. Je suis convaincu que les uns et les autres ont tort.
Ce sont leurs modèles et leurs recettes qui ont échoué. » Au-delà du verbiage de circonstance, il ne serait pas saugrenu d’ajouter que tout cela ne veut pas dire grand-chose.
Macron comme Rocard ? Un Emmanuel comme un Michel, dont le seul argument politique demeure celui de l’âge ? Nous y sommes. Sauf que l’époque n’y est plus. Cette fameuse « deuxième gauche » pouvait encore « faire sens » au siècle dernier, celui de Jean Lecanuet et de Joe Dassin, alors qu’aujourd’hui…
Celui qui ne s’y trompe pas, c’est Alain Juppé qui invite les Français « à ne pas être naïfs face à un candidat qui se présente en chevalier blanc alors qu’il a totalement cautionné la politique économique menée depuis 2012 ». Regardant passer la vie politique comme les vaches le faisaient naguère des trains, François Hollande déplore : « L’enjeu de 2017, c’est le rassemblement, c’est la cohésion, la gauche ne pouvant être au rendez-vous de la présidentielle si elle n’est pas rassemblée… » Certes. Les uns comme les autres sont loin des enjeux plus haut évoqués, même si certains verraient d’un assez bon œil ce qui fut de longue date annoncé en ces colonnes, soit un ticket Juppé/Macron, le premier à l’Élysée et l’autre à Matignon.
De son côté, Marine Le Pen voit en Emmanuel Macron une sorte de candidat « Plexiglas », dans lequel on voit au travers. Juppé/Macron ou Macron/Juppé, la fin d’un monde ? La réponse est oui. Emmanuel Macron se veut jeune ? Pourquoi pas. Qu’il nous soit au moins permis de lui présenter nos meilleurs vieux.
Et après, advienne que pourra. Marine ? Au secours !