La France n’a plus d’ambassadeur près le Saint-Siège depuis janvier 2015 et cette situation pourrait ne pas changer jusqu’à la fin du mandat de François Hollande, en 2017, annonce Libération, après plusieurs mois de bataille diplomatique. « C’est mort », va jusqu’à dire une source proche du dossier citée par le quotidien. « Selon nos informations, Laurent Stefanini ne sera pas ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, du moins sous la présidence de François Hollande.
Pas de confirmation publique mais des silences embarrassés de part et d’autre – Paris ne veut pas avoir l’air de capituler et Rome n’apprécie qu’on lui force la main – qui en disent long sur le dénouement de cette affaire : chef du protocole de l’Élysée depuis 2010, Laurent Stefanini, qui avait été premier conseiller de la Villa Bonaparte, de 2001 à 2005, puis conseiller au ministère français des Affaires étrangères pour les questions religieuses, n’aura jamais ce poste.
Le cardinal Pietro Parolin aurait signifié le rejet de sa candidature aux autorités françaises lors de son passage à Paris, fin mai. Un mois auparavant, le candidat de la France avait eu un entretien privé avec le pape François. Selon Le Canard Enchaîné, le Souverain Pontife lui aurait dit « n’avoir rien contre lui mais qu’en revanche il n’avait apprécié ni le ‘mariage pour tous’ ni les méthodes de l’Élysée qui a tenté de lui forcer la main » en voulant nommer à ce poste un ambassadeur dont l’homosexualité était notoire.
Dans l’entourage de Laurent Stefanini, quelques-uns continuent d’espérer. Ils regardent la visite à Rome du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve le 18 octobre prochain pour la canonisation des parents de Thérèse de Lisieux comme l’occasion d’une dernière chance pour lui. Comme observé dans la presse italienne, ce n’est pas la première fois que la France se trouve dans ce genre de situation avec le Saint-Siège. En 2007-2008, le poste d’ambassadeur était resté vacant après le refus de Benoît XVI de la candidature de l’écrivain Denis Tillinac, divorcé et remarié, et celle de Jean-Loup Kuhn-Delforge (aujourd’hui ambassadeur en Grèce), homosexuel militant.