Le 13 avril 2016, l’Etat islamique (EI) a publié le 14e numéro de son magazine en anglais Dabiq. Ce numéro, publié par la société médiatique de l’EI, Al-Hayat, célèbre les attentats du 22 mars à Bruxelles et glorifie leurs auteurs.
Le préambule du magazine justifie les attentats de Bruxelles et en promet de nouveaux. L’article d’ouverture, intitulé « Les chevaliers de la Shahada en Belgique », fait l’éloge funèbre de quatre terroristes de l’EI, dont trois ont été impliqués dans les attentats de Bruxelles.
Le préambule justifie les attentats de Bruxelles comme une vengeance contre les crimes de l’Occident envers les musulmans, et avertit qu’ils n’étaient qu’un début : « Les croisés prétendent incarner les normes de la ‘liberté’ et de la ‘justice’ pour tous les peuples opprimés du monde, alors qu’en fait, leur tyrannie ne connaît pas de limite, lorsqu’elle est dirigée contre l’oumma musulmane… La mort d’un seul musulman, quel que soit son rôle dans la société, est plus grave pour le croyant que le massacre de tous les infidèles de la terre… Tout incroyant se trouvant sur la route de l’Etat islamique sera tué. »
Selon l’article, la vague de terrorisme en Europe a ouvert un nouveau front, et la guerre « s’étendra bientôt au reste de l’Europe croisée et de l’Occident ». Il menace ensuite : « Paris était un avertissement. Bruxelles était un rappel. Ce qui viendra sera encore plus dévastateur et plus amer. » En conclusion, il promet que les combattants de l’EI seront inébranlables et qu’ils ne renonceront pas, jusqu’à ce que « la détermination des croisés se dissipe et qu’ils tombent aux pieds des lions conquérants, qu’ils demandent l’amnistie et supplient de payer la jizya [l’impôt islamique dû par les non-musulmans] ».
Le numéro 14 du magazine de l’Etat islamique en anglais Dabiq, mis en ligne le 13 avril 2016, contient un article du journaliste britannique John Cantlie, emprisonné par le groupe, dans lequel il attaque la politique des États-Unis et du Royaume-Uni, refusant toute négociation avec les terroristes. Cantlie accuse ces pays d’être responsables de l’exécution de leurs citoyens par l’Etat islamique en 2014.
Cantlie commente les modifications apportées à la politique américaine en juin dernier, comme l’autorisation accordée aux familles des otages de verser une rançon pour leur libération, ou l’aide apportée par le gouvernement américain pour établir une communication entre les familles et les ravisseurs. Jusque-là, les familles n’étaient pas autorisées à payer de rançons, perçues par les États-Unis comme une forme d’aide financière aux terroristes.
Cantlie qualifie l’approche des Etats-Unis et du Royaume-Uni d’intransigeante, ne contribuant en rien à affaiblir l’EI ou à sauver la vie des otages. Au contraire, il souligne la réactivité d’autres pays européens, comme la France, face à la demande de rançon de l’EI, qui a fini par sauver la vie de leurs citoyens.