Par Alain Sanders
Si le champ d’épandage qu’est devenu le cinéma français provoque parfois chez vous un sentiment de trop-plein, il n’y a qu’une seule solution : dans le genre oldies but goodies, un bon vieux film du bon vieux temps.
Par exemple, Un cœur pris au piège (titre original : The Lady Eve) de Preston Sturges. Réalisé en 1941, ce film, un des chefs-d’œuvre de la comédie américaine, n’aligne que du beau monde : Barbara Stanwyck, Henry Fonda, Eugène Palette, Charles Coburn. Le tandem Fonda-Stanwyck tutoie le génie.
Un paquebot transatlantique. A bord, des nantis. Oisifs. Sapés milord. Et des escrocs professionnels : un père et sa fille, à l’affût du pigeon. Le pigeon, en l’occurrence, c’est Henry Fonda, un fils de famille, timide, maladroit. Un bon – et beau – zigue… Un gibier qui, en principe, devrait tomber tout cuit dans la (jolie) gorge de la belle aventurière (Barbara Stanwyck).
Les choses ne se passeront pas comme prévu, bien sûr. Dans la meilleure tradition du « tel est pris qui croyait prendre », la redoutable rouée va succomber au charme fou du ravissant jeune homme un peu trop vite catalogué benêt…
On rappellera qu’on doit à Preston Sturges de nombreuses comédies qui ont marqué l’histoire du cinéma : de Gouverneur malgré… lui (1940) aux Carnets du Major Thomson(1955) en passant par Les Voyages de Sullivan (1941 ; c’est un de mes préférés), Miracle au village (1944), Héros d’occasion (1944), etc. Né en 1898, Preston Sturges est mort en 1959.
Un remake de ce film a été réalisé en 1956, sous le titre Millionnaire de mon cœur (titre original : The Birds and the Bees), par Norman Taurog. Avec David Niven, Mitzi Gaynor, George Gobel.