L’économie du couple

Marie et Boris ne s’aiment plus mais vivent toujours ensemble. Lui n’a pas les moyens de déménager ; elle refuse de lui céder des parts de la maison qu’elle a achetée mais qu’il a rénovée. Malgré l’amour qu’ils portent à leurs filles, reproches et malentendus envahissent leur quotidien au moment de régler leurs comptes – intimes et financiers.

Ces deux personnages, joués par Bérénice Bejo et Cédric Kahn dans L’Économie du couple font partie de ces couples qui « vivent ensemble mais séparés », autrement dit les « living together apart » dans le jargon des sociologues américains. Aux États-Unis, 10% des familles pauvres étaient concernés en 2012, révèle une étude franco-américaine, publiée cette même année par l’Ined (1). La faute à la crise des subprimes de 2008 durant laquelle l’économie des foyers s’est fragilisée.

En France, le phénomène existe également dans les classes moyennes, peut-on lire dans le rapport de l’enquête de l’Ined. Difficilement quantifiable et marginal, il témoigne néanmoins d’un phénomène de société où des personnes qui ne sont plus en couple décident de continuer à vivre sous le même toit. Dans la majorité des cas, deux raisons sont alors invoquées : « la responsabilité parentale ou la crainte de la précarité » liée à la séparation, au divorce et/ou au déménagement, expliquent les auteurs du rapport. Pour Geneviève Djenat, psychothérapeute de couple et de familles, ce choix de vie tient également d’une autre peur. « On a tellement de mal avec la mort dans cette société, qu’on essaie de trouver un arrangement pour éviter cette notion de définitif. »

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