Les guerriers de la nuit ! Benghazi, Libye, septembre 2012 : un an après la mort de Kadhafi, le pays entier est en plein chaos, « sous contrôle » de milices islamistes armées jusqu’aux dents. Dans cette ville en ruine aussi tranquille qu’une fourmilière saupoudrée de cocaïne, on ne donne pas cher de la vie des Américains encore en place, notamment de celles de l’ambassadeur des Etats-Unis, J. Christopher Stevens, et des membres de la CIA réfugiés dans une base « secrète » située à quelques kilomètres de Benghazi, en plein « Zombieland ». Des Américains plus stressés qu’un manchot devant un meuble Ikea à monter soi-même.
Pour tenter de sauver et d’exfiltrer tout ce petit monde du piège qui se referme sur eux : six hommes. Six ex-soldats, baroudeurs d’élite – certains pères de famille – embauchés par les cols blancs de la CIA à l’abri dans leur bureau de Washington, sont envoyés sur le terrain.
Six hommes taillés comme des parpaings et pas du genre à laisser tomber leurs flingues pour une glace à la vanille qui, tels les défenseurs héroïques de Fort Alamo, vont résister toute une nuit aux assauts répétés des barbus illuminés du turban. Des barbus – un barbu, c’est un barbu, des centaines de barbus c’est des djihadistes – pas d’un naturel souriant qu’ils vont regarder droit dans les poils et affronter 13 heures durant, quitte à y laisser des plumes et à se faire perforer la carcasse…
Quand siffle la dernière balle ! Fraternité virile, héroïsme, fusillades et explosions : pendant près de 2 h 30 (qui passent comme une lettre à la Poste), le réalisateur Michael Bay (Transformers) signe un film de guerre basé sur des faits réels et ne fait pas dans la dentelle – scènes de combats spectaculaires et réalistes à vous faire transpirer comme une merguez oubliée sur le gril.
Au final, un véritable son et lumière magnifiquement mis en images dans une nuit – blanche et rouge – libyenne éclairée par les bombes et les balles traçantes, le tout dans une ambiance plus tendue qu’une corde à violon. Bref, un film déconseillé aux pieds tendres adeptes du « vivre ensemble ».
Pierre Malpouge – Présent