Finies les performances coquines pendant les enterrements. Le régime communiste chinois veut en finir avec la coutume, répandue dans certaines campagnes, consistant à faire venir des strip-teaseuses lors des cérémonies mortuaires. À l’approche du Nouvel An chinois, le ministère de la Culture a promis de faire cesser dans les provinces du Henan, de l’Anhui, du Jiangsu et du Hebei, des «performances vulgaires et obscènes» au cours des mariages ou des funérailles. Une «hotline» a même été mise en place pour que le public puisse dénoncer des «écarts de conduite funéraires» en échange d’une récompense financière, précise le Global Times, un influent quotidien d’État chinois.
Il faut dire que l’atmosphère torride dans laquelle se déroulent certaines cérémonies a tout pour choquer un Parti communiste plus puritain que jamais. Le journal d’État raconte que des femmes vêtues de lingeries sexy dansent sur scène devant un écran sur lequel s’affichent la photo du défunt et un texte disant: «Nous présentons nos sincères condoléances pour la mort de cet homme». Pendant ce temps, l’assistance endeuillée éclate de rire, siffle ou applaudit. Puis la strip-teaseuse se mêle à son public en se frottant langoureusement contre les hommes, pendant qu’une annonce rappelle de temps à autre que les photos sont interdites.
«Heureux pendant les funérailles et triste pour les mariages»
Le Global Times précise que les Chinois ont depuis longtemps pour tradition de faire appel à des artistes pour les enterrements, de manière à honorer le mort en attirant une assistance plus nombreuse. Depuis la dynastie Qing, en particulier au sein de certaines minorités ethniques, la coutume veut que l’on soit «heureux pendant les funérailles et triste pour les mariages». Mais au cours des dernières décennies, les foyers ruraux ont eu tendance à dépenser de plus en plus – souvent plusieurs fois leur revenu annuel – pour impressionner leurs invités en faisant venir des acteurs, des chanteurs et – depuis les années 1990 – des strip-teaseuses. Et ce, bien que l’érotisme en public soit illégal en Chine.
En 2015, les images d’un enterrement dans le Hebei, avaient choqué les internautes. On y voyait une danseuse enlever son soutien-gorge devant l’assistance, qui comptait des enfants. Accusant ce type de prestations «obscènes» de «corrompre» la société, les autorités avaient condamné le chef de la troupe de strip-teaseuses à quinze jours de prison et 70.000 yuans d’amende (9000 euros). Et promis que les petites tenues seraient bannies des enterrements.
Le Global Times martèle à nouveau que quiconque recrute une effeuilleuse pour ce genre de cérémonies sera «sévèrement puni». Source