« Car les juges seront jugés par coupables et innocents […] Socrate juge la cité, Jeanne signe le jugement » R. Brasillach, « Le Jugement des juges », dans Poèmes de Fresnes
Interrogé le 1er février par le site Vice News, Luz, « survivant » de l’équipe de Charlie Hebdo et auteur de la couverture sur Mahomet (qui a mis l’Oumma en émoi du Niger au Pakistan, y provoquant carnages et pillages), l’a derechef martelé avec force : « Les dessinateurs ont le droit à l’irresponsabilité. »
Le Droit contre le Droit
Mais pourquoi eux seulement (à condition bien sûr qu’ils soient de gauche), et sur quels sujets ? Car, s’exprimant le 27 janvier au Mémorial de la Shoah à l’occasion du 70e anniversaire de l’entrée de l’Armée rouge dans le camp d’Auschwitz, le chef de l’Etat avait clairement balisé les chemins de la liberté d’expression, cette déité tant exaltée le 11 janvier lors de la manifestation d’« union nationale » : parce que « l’ennemi » est « l’antisémitisme qui a changé de visage mais n’a pas perdu ses racines millénaires », qui « importe les conflits du Moyen-Orient, établit de façon abjecte la culpabilité des juifs dans le malheur des peuples et entretient les théories du complot qui se diffusent sans limite », il convient de le combattre sans relâche. Ce qui suppose « de généraliser la caractérisation raciste et antisémite comme circonstance aggravante d’un délit, et de sortir la répression de la parole raciste et antisémite du droit de la presse, pour l’intégrer au droit pénal général. » La sœur Christiane Taubira, qui nous assurait dans l’hystérie post-Charlie qu’« on peut tout dessiner, y compris un prophète, parce que dans la France de Voltaire et de l’irrévérence, on a le droit de se moquer des religions, parce que le droit, c’est la démocratie et la démocratie, c’est le règne du droit », nous promet donc « une nouvelle loi qui sortira les injures et diffamations du droit de la presse – loi 29 juillet 1881 – pour les introduire dans le Code pénal lorsqu’elles sont aggravées par une circonstance liée au racisme, à l’antisémitisme, à l’homophobie. »
François Hollande et son garde des Sceaux le savent fort bien : ce n’est pas un phantasmatique antisémitisme (ici sciemment confondu avec l’antisionisme) qui a « importé chez nous les conflits du Moyen-Orient » mais une immigration, en majorité de confession musulmane, toujours plus nombreuse et plus structurée, d’ailleurs avec le soutien actif de certaines associations comme la LICRA et SOS Racisme, désormais épouvantées par le golem qu’elles ont fabriqué et qui leur a échappé. Si bien que, pour citer encore le président de la République, et avant même la tuerie du supermarché casher de Vincennes, « la montée des actes antisémites est depuis plusieurs années une réalité insupportable ». D’où un plan ORSEC pour que « les synagogues, les commerces, les écoles, les centres culturels de la communauté juive soient protégés » avec « même une présence de militaires pour assurer cette protection »… D’ailleurs étendue aux écoles et aux lieux de culte musulmans.
Mais quid de la protection accordée aux autres ?
Si Manuel Valls se félicitait en novembre dernier d’« une baisse générale des crimes et des délits ces dix derniers mois », Le Figaro soulignait en revanche le 29 janvier le « tableau bien noir » ressortant des chiffres fournis dans le dernier bulletin du très officiel Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales : « Excepté la baisse des vols avec violence en zone police (- 9,4%), tous les types de violences augmentent dans les tableaux statistiques des deux forces de sécurité [Police et Gendarmerie], notamment les violences non crapuleuses (hors vols), c’est-à-dire celles du cadre intrafamilial ou des agressions gratuites dans la rue ou à l’école (de + 4,5 à + 8,6%). Les menaces et chantages ne cessent également de progresser (de + 4,3 à + 12,3%). Pire encore, les violences sexuelles explosent (de + 11,2% à + 11,6%). »
Combien de ces agressions gratuites, de ces menaces et de ces violences sexuelles résultent-elles d’un racisme exacerbé non pas contre telle ou telle minorité, mais contre nos compatriotes en général sans que cette préférence antinationale apparaisse dans les statistiques ?
Champ libre à la francophobie et à la christianophobie
Et les chrétiens ne sont pas mieux traités. Le 16 avril 2013 et en réponse au député breton Le Fur, le ministre de l’Intérieur de l’époque, un certain Valls, fournissait dans le Journal officiel les statistiques suivantes : 304 atteintes en 2008 dont 275 pour les sites chrétiens, 15 pour les sites israélites et 14 pour les sites musulmans ; 474 atteintes en 2009 dont 390 pour les sites chrétiens, 66 pour les sites israélites et 18 pour les sites musulmans ; 621 atteintes en 2010 dont 522 pour les sites chrétiens, 42 pour les sites israélites et 57 pour les sites musulmans ; 620 atteintes en 2011 dont 527 pour les sites chrétiens, 44 pour les sites israélites et 49 pour les sites musulmans ; 667 atteintes en 2012 dont 543 pour les sites chrétiens, 40 pour les sites israélites et 84 pour les sites musulmans.
« Durant cette période, admettait Valls, les atteintes aux sites chrétiens sont majoritaires » mais, relativisait-il aussitôt, « la plupart des profanations antichrétiennes sont des dégradations, des vols d’objets ou encore des actes de simple vandalisme, dont les motivations apparaissent rarement fondées sur une idéologie précise. »
Donc passez muscade, y compris sur l’assassinat, en octobre 2009, de l’abbé Jousseaume, perpétré lors du cambriolage de son presbytère d’Egletons ! Comme il faut passer sur les attaques cybernétiques visant des dizaines de sites nationaux et catholiques (tout récemment fdesouche et Civitas), les entraves mises à la projection des films Tombuktu et L’Apôtre ou de la pièce Lapidée. S’ils sont jamais identifiés, les auteurs de ces délits n’ont pas à redouter les foudres de la magistrature : ne relevant ni de la francophobie ni de la christianophobie, leurs exploits ne tomberont pas sous le coup de la loi Taubira.
Camille Galic
Lu dans Présent