Nous avons toujours tort de croire que nous avons touché le fond. Et le livre-règlement de comptes de Valérie Trierweiler nous en apporte aujourd’hui la preuve. Avec ses déballages indécents, ses bruits de salles de bain et ses révélations sur la personnalité méprisable du « président normal », ce bouquin, pensé et conçu pour faire un maximum d’argent, nous montre que le cynisme et l’immoralité de ceux qui nous gouvernent vont bien au-delà de ce que nous imaginions.
Le mépris des « sans-dents »
Le coup marketing est réussi. En quelques heures, le livre de l’ex-première dame sera parvenu à éclipser presque totalement l’abominable décapitation de Steven Sotloff, l’extermination des chrétiens d’Irak par les barbares islamistes ou encore la guerre en Ukraine. Il faut dire que, dans sa vengeance, Trierweiler dresse un portrait assez terrible du président Hollande. On y apprend notamment qu’à l’heure où des anciens combattants, c’est-à-dire des gens qui ont versé leur sang pour la France, rendaient hommage aux milliers de leurs camarades tués en Normandie, l’homme de l’Elysée n’avait qu’une préoccupation en tête : bombarder de SMS son ex-compagne… Hollande y est décrit comme un personnage particulièrement cynique, obsédé par le pouvoir et, surtout, qui « n’aime pas les pauvres », qu’il appelle en privé les « sans-dents ». Les « sans-dents »… Comme le notait dans un communiqué Nicolas Bay, du FN, « la révélation est consternante » et « témoigne du mépris dans lequel le président de la République – et avec lui une large partie de la classe politique – tient le peuple. (…) Il est vrai que ces Français-là n’ont même pas l’aide de la généreuse AME pour se soigner convenablement, celle qui permet même aux clandestins de ne pas être des ”sans-dents” » !
Autodésacralisation
Un mépris et un cynisme qui sont, certes, loin de nous surprendre. Il n’y a qu’à les écouter et à les voir à l’œuvre depuis des années pour comprendre qu’ils ont en horreur le petit peuple. Le livre de Trierweiler nous apprend juste que nous étions encore en dessous de la réalité. En même temps, la journaliste décrit un monde auquel elle-même appartient. Elle qui a profité des ors de l’Elysée des mois durant ne semblait pas être trop gênée par le minable Hollande, avant que celui-ci ne rejoigne à scooter Julie Gayet.
Bien sûr, certains éditorialistes déploraient jeudi une « désacralisation » du pouvoir. Mais, à ceux-là, on répondra que le pouvoir s’est lui-même désacralisé. Avec ses histoires de coucheries, de magouilles et autres.
Il y a huit cents ans, un homme exceptionnel voyait le jour à Poissy. Son règne durant, il aura porté le pouvoir au summum de la piété, de la moralité, de la justice et de l’amour des pauvres gens. Aucun autre, ni avant, ni après lui, n’aura autant contribué à sacraliser l’autorité par son intégrité et sa bonté. Seigneur, à l’heure où la fille aînée de l’Eglise est livrée à l’abjection, ayez pitié du bon peuple de France et envoyez-lui un autre saint Louis !
Lu sur Présent