La France avait paré le coup en appelant le 1er août à la mobilisation générale pour le 2 août à midi.
Le 31 juillet, l’ambassadeur d’Allemagne en France, Wilhelm von Schoen (1851-1933), avait adressé un ultimatum au président du Conseil français, René Viviani (1862-1925). Le gouvernement allemand, dirigé par le chancelier Theobald von Bethmann Hollweg (1856-1921), donnait dix heures à la France pour annoncer sa neutralité dans la guerre déclarée entre son pays et la Russie. Le gage de cette neutralité était la remise de la France à l’Allemagne des forteresses de Toul et de Verdun. Ce qui était un moyen comme un autre de pousser la France dans le conflit. La France n’a pas répondu et, le 3 août, l’ambassadeur de l’Empire allemand se rend chez René Viviani pour lui signifier que le gouvernement allemand se considère en guerre contre la France. À 22 h 30, l’ambassadeur repart par un train qui l’attend dans la gare du Bois-de-Boulogne. Dans le même temps, la France demande à son ambassadeur en Allemagne, Jules Cambon (1845-1935), de rentrer au pays.
La Belgique déclare qu’elle souhaite rester neutre mais l’Allemagne prévient qu’elle violera cette neutralité…
En cette journée du 3 août, la plupart des hommes quittent leurs champs, leurs faux, leurs bêtes, leurs blés, leurs femmes et enfants et rejoignent leurs casernes.
Déjà les Allemands ont positionné la 4e armée commandée par le maréchal Albrecht Herzog von Württemberg (1865-1939) et la 5e armée commandée par le Kronprinz (Guillaume de Prusse) près de Longwy. La 6e armée dirigée par le prince héritier de Bavière, Rupprecht de Bavière (1869-1955), stationne à Metz et ses environs. Elle fait face à Verdun. Plus au sud, la 7e armée surveille l’axe Strasbourg-Mulhouse.
Face à eux, les Français ont massé leurs troupes. Dans le Territoire de Belfort, plusieurs milliers d’hommes du 7e corps d’armée, avec notamment les 35e RI, 42e RI, 44e RI et 60e RI sont prêts à riposter à toute attaque comme ce fut le cas le 2 août.
Plus au nord, sur un axe Saint-Maurice, Gérardmer, Moyenmoutier, Rambervillers, Lunéville, la 41e division d’infanterie (DI) et la 13e DI ont pris position. Le général Ferdinand Foch (1851-1929), qui commande le 20e corps d’armée et qui n’est pas encore maréchal, a pris ses quartiers à Nancy, flanqué des 11e et 39e DI. Le plus gros du dispositif qui se concentre sur les frontières de l’Est se prolonge jusqu’aux environs de Montmédy avec les 4e, 12e et 42e DI.
Il faudra encore attendre quelques heures avant que les premiers combats n’engagent ce conflit dans une guerre totale.
Lu sur Boulevard Voltaire