Ce projet de loi évoqué ici pour Nouvelles de France avait recueilli plus de 400 000 signatures. Son but était de supprimer de la loi polonaise l’autorisation d’avorter en cas de déficience génétique de l’enfant. Ceci concerne environ 90% des quelques centaines d’avortements autorisés chaque année en Pologne. Malheureusement, les cas de déficience grave et de maladie grave et incurable du fœtus évoqués par la loi servent aussi à éliminer des enfants en bonne santé mais trisomiques et c’est sur ce thème que les partisans d’un changement de la loi ont mené campagne pour recueillir les signatures.
Ce projet de loi a été examiné la semaine dernière par la Diète polonaise et il a été rejeté en première lecture en raison de l’opposition des partis de gauche pro-avortement mais aussi du parti de centre-droit au pouvoir majoritairement partisan du maintien du statu quo actuel.
Depuis 1993, la loi polonaise interdit l’avortement sauf dans trois cas de figure : lorsque la grossesse met en danger la vie ou la santé physique de la femme enceinte (tant que le fœtus serait incapable de survivre de manière naturelle hors du corps de sa mère), si les examens prénataux ou d’autres symptômes médicaux montrent qu’il existe une forte probabilité de déficience grave et incurable du fœtus ou de maladie incurable mettant sa vie en danger (tant que le fœtus serait incapable de survivre de manière naturelle hors du corps de sa mère), et s’il existe une présomption forte que la grossesse est le fruit d’un acte interdit par la loi (viol, inceste… – jusqu’à la 12e semaine de grossesse).
Cette loi, de même que les campagnes menées avec le soutien de l’Église catholique par les associations anti-avortement, a beaucoup contribué à une évolution pro-vie de la société polonaise. Aujourd’hui, 20 ans après l’adoption de la loi anti-IVG, 75 % des Polonais condamnent l’avortement. Malgré cela, c’est la troisième fois en trois ans que les parlementaires polonais rejettent un projet de loi interdisant les avortements que les défenseurs du droit à la vie qualifient d’eugéniques. Il faudra donc sans doute attendre la victoire possible de l’opposition conservatrice chrétienne-démocrate aux prochaines élections parlementaires pour une réforme de la loi de 1993 dans un sens favorable aux enfants trisomiques.
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