George Soros, l’affairiste multimilliardaire, grand promoteur de la mondialisation et du village planétaire – de préférence sans clocher –, était, jusqu’à ce jour, un gros, un très gros donateur du parti Démocrate. On dit que son “record” fut enregistré lors des élections de 2004 : Soros accorda 20 millions de $ aux Démocrates cette année-là, et leva avec quelques autres de ses amis magnats de la finance, quelque 200 millions de $, une montagne d’argent qui n’accoucha que de la défaite de John Kerry aux présidentielles.
Il est très peu probable que George Soros se soulage d’une telle somme en 2012. Il est même possible qu’il ne se soulage de rien du tout…
Dans une brève interview accordée à Politico le 28 avril, le journal lui demande s’il sera généreux avec les Démocrates en 2012 : « Comme je ne sais pas trop ce que je vais faire, je ne peux pas répondre à votre question ». Déjà, en octobre dernier, il avait laissé entendre qu’il ne renouvèlerait certainement pas son “geste” de 2004.
Soros porte un jugement assez négatif sur les deux partis politiques hégémoniques aux États-Unis : « Comme je vois les choses, les deux côtés dans les controverses actuelles possède chacun une moitié de la vérité, mais chacun tient cette moitié de vérité pour la vérité tout entière. Le débat politique sur le rôle de l’État dans l’économie fait rage aujourd’hui, mais les standards du discours politique se sont sérieusement dégradés. Bien qu’on me dépeigne souvent comme un représentant de l’extrême-gauche, et je ne suis pas immunisé contre les préjugés politiques, je suis tout à fait prêt à reconnaître que l’autre côté a à moitié raison en affirmant que le gouvernement est gaspilleur et inefficace et devrait mieux fonctionner. » Une pierre dans le jardin de l’administration de gauche au pouvoir, « pour autant, souligne-t-il, que la gauche existe ».
“Réaliste”, Soros, qui ne manque certainement pas de flair n’a visiblement plus envie de gâcher son argent pour la cause politique Démocrate qu’il sait désespérée. N’avait-il pas déclaré, peu avant les élections de mi-mandat de l’an passé où la victoire Républicaine était probable : « Je ne suis pas en mesure de l’arrêter. Je ne pense pas qu’il soit sensé de vouloir s’opposer à une avalanche ».