Tribune libre d’Alexandre Vatimbella*
Malgré ce que l’on croit – même aux États-Unis -, il n’y a jamais eu, lors des élections présidentielles, que deux candidats. On ramène cette élection à l’affrontement entre les représentants des deux grands partis (aujourd’hui le Parti démocrate et le Parti républicain). Parfois, il y a un troisième larron qui est capable de troubler le jeu (comme en 1912, Theodore Roosevelt qui, ancien président républicain, se représentait sous l’étiquette «progressiste» ou en 1992, Ross Perot, milliardaire et indépendant de droite).
Mais, à chaque élection, on trouve également plusieurs petits candidats (et une liste encore plus longue de ceux qui auraient voulu l’être). Cette année, on en trouve quatre, une représentante de Green (écologiste), Jill Stein, un représentant du parti libertarien, Gary Johnson, un représentant du Parti de la Justice (gauche), Rocky Anderson, et un représentant du parti de la Constitution (droite), Virgil Goode. Tous les autres candidats n’ont pas pu être présents dans suffisamment d’Etats afin d’avoir la possibilité d’être élus et n’ont donc pas été autorisés à concourir.
Mardi, dans une salle de San Francisco pas entièrement remplie, les quatre précités ont eu droit à leur débat animé par une star de la télévision, l’ancienne vedette du talk show de CNN, Larry King. Ce débat a été beaucoup plus policé et courtois que ceux ayant opposé Barack Obama à Mitt Romney.
Pourtant, de nombreuses questions importantes y ont été traitées comme les lois qui permettent d’emprisonner toute personne qui serait susceptible de porter atteinte à la sécurité nationale et cela sans procès et sans passer devant un juge ou comme la bataille contre les trafiquants de drogue et la légalisation de la marijuana. Ces petits candidats ne sont pas seulement des originaux ou des rigolos. Ils portent souvent un vrai message politique. Et s’ils ne recueillent que quelques voix, ils ont pourtant une capacité de nuisance face aux ténors. Ainsi, lors de la présidentielle de 2000, le refus de se retirer de la course du candidat écologiste et figure de la défense des consommateurs, Ralph Nader, avait coûté la victoire au démocrate Al Gore face à George W. Bush.
*Alexandre Vatimbella est journaliste et directeur du CREC (Centre d’étude & de recherche du Centrisme).
> Cet article est produit en partenariat avec le Centre d’étude & de recherche du Centrisme
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