« C’est la première fois que je prononce cette parole : je suis candidat à la présidence des États-Unis ». L’homme qui a fait cette annonce d’abord via Twitter puis, quelques heures après, en public hier à Concord devant le siège de la législature de l’État du New Hampshire, encouragé des applaudissements d’une dizaine de ses partisans, m’était, je dois l’avouer, un parfait inconnu jusqu’à ce je lise les informations de la presse américaine ce matin… Gary Johnson, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un Républicain de 58 ans qui fut gouverneur du Nouveau Mexique de 1995 à 2003, soit pendant la durée des deux mandats réglementaires – on ne peut être gouverneur pendant trois mandats successifs.
C’est un libertarien de stricte obédience : pour le chèque scolaire et pour la dépénalisation de la marijuana… Son bilan, comme gouverneur, est loin d’être insignifiant : il a quitté ses fonctions en laissant à l’État du New Hampshire un surplus budgétaire. Et comme sportif, son bilan n’est pas non plus négligeable : cet entrepreneur et triathlonien est un des rares Américains à avoir vaincu l’Éverest !
Encore apprécié au Nouveau Mexique, il reconnaît qu’il est totalement inconnu dans le New Hampshire : une ignorance a peu près équitablement partagée dans tous les autres État de l’Union…
Compte tenu du fait qu’en matière de candidatures à la présidence, ce n’est pas le vide mais le trop plein qu’il faut craindre chez les Républicains, on ne voit pas trop ce que cette nouvelle candidature pourrait apporter au débat politique. À moins que cette annonce ne fournisse à Gary Johnson une notoriété nationale susceptible de faire flamber les ventes de son seul ouvrage, paru en octobre 2000, et qui vient d’être réédité : Seven Principles of Good Government…