Que The Economist soit partisan de la plus grande liberté en matière d’avortement et aussi du « mariage » et de l’adoption pour les couples composés de personnes de même sexe, cela n’est pas un secret pour ses lecteurs et, en démocratie, la liberté d’expression est chose normale. Par contre, quand The Economist ment sciemment à ses lecteurs pour faire passer son message politique, cela doit être dénoncé, un lecteur averti en valant deux.
Voici trois mensonges que j’ai relevés dans trois numéros successifs de l’hebdomadaire :
Le premier mensonge est le plus osé puisque The Economist énonce une contre-vérité facilement vérifiable. Dans son article « Cutting away at Roe v Wade » qui traite d’une loi votée le 6 mars dernier par la chambre des représentants de l’Arkansas, aux États-Unis, The Economist indique que cet État interdit désormais les avortements après la 12e semaine de grossesse (ce qui est aussi le délai légal en France), « l’âge auquel une échographie permet généralement de détecter le battement du cœur ». La vérité, c’est que le battement du cœur du fœtus humain peut déjà être détecté et mesuré aux alentours de la 6e semaine de grossesse !
Pour la Cour suprême américaine, la constitution américaine ne permet pas aux États d’interdire l’avortement tant que le bébé ne pourrait pas survivre hors du ventre de sa mère, une limite fixée à 23-24 semaines. Ce n’est bien sûr pas inscrit dans la constitution, mais la Cour Suprême est libre d’interpréter le sens de la constitution américaine en fonction des convictions politiques de la majorité de ses juges, de la même manière que les juges de la Cour européenne des droits de l’homme interprètent la Convention européenne des droits de l’homme en fonction de leurs propres convictions.
Les deux autres mensonges sont des mensonges par omission.
Dans son numéro du 6 avril 2013, The Economist publie sous le titre de couverture « François Hollande in trouble » trois articles sur les problèmes du président Hollande et de son gouvernement : économie, affaire Cahuzac, taxation à 75 %, impopularité record… Pas un mot sur les manifestations contre la loi hypocritement intitulée « Mariage pour tous ». Ainsi, les centaines de milliers de manifestants du 13 janvier et du 24 mars, les troubles quotidiens et les dizaines d’arrestations dans les rues de Paris ne méritent pas pour The Economist d’être mentionnées dans un dossier sur les problèmes de François Hollande.
De la même manière d’ailleurs, The Economist ne s’intéresse pas ou très peu dans ses colonnes à l’impopularité du premier ministre britannique David Cameron et à la révolte au sein du parti conservateur à cause de son projet de « mariage » entre personnes du même sexe.
Dans son numéro du 13 avril 2013, The Economist parle à ses lecteurs des graves problèmes de l’enseigne américaine de la grande distribution J.C. Penney (article intitulé « The man from Apple »). Les lecteurs de The Economist y apprennent que le patron de l’enseigne Ron Johnson, ancien d’Apple, vient d’être remercié par J.C. Penney à cause de ses méthodes de gestion et de ses transformations de l’enseigne qui ont entraîné une chute des ventes de 28 %. Ils n’y apprennent pas en revanche qu’une cause importante de la chute des ventes, c’est le boycott de l’enseigne organisé par l’American Family Association (AFA) et l’association One Million Moms (« un million de mamans »). L’objectif de ce boycott ? Contraindre l’enseigne J.C. Penney de mettre fin à sa propagande en faveur des revendications LGBT par le biais des publicités montrant des familles avec… deux papas ou deux mamans et « leurs » enfants, une propagande qui faisait partie de la nouvelle stratégie introduite par Ron Johnson. Avant Ron Johnson, les campagnes publicitaires de J.C. Penney mettaient en avant les valeurs familiales et morales. Le renvoi de Ron Johnson marque une victoire importante des associations américaines de défense de la famille contre la propagande LGBT organisée par les médias et les entreprises.
Visiblement, pour The Economist, il ne s’agirait pas que ses lecteurs l’apprennent…
À gauche, l’article ou The Economist prétend que le battement du cœur de l’enfant peut être détecté par écographie à partir de la 12e semaine de grossesse. À droite, échographie d’un bébé à la 8e semaine de grossesse. Dans la légende, on voit que le cœur du fœtus bat à 171 coups par minute.
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