Il s’agit d’un combat quotidien pour certains, mais pour d’autres, c’est un nouveau jeu à la mode : devenir pauvre le temps d’un week-end et vivre sans argent, sans toit, sans nourriture. Aux Etats-Unis, des stages quelques heures ou de plusieurs jours proposent aux participants de se glisser dans la peau de personnes sans domicile ou démunies. Nous aussi nous avons suivi ces stages. Dans un lycée huppé du Texas, c’est désormais devenu un cours obligatoire. Pour mieux comprendre le quotidien d’une personne sans domicile fixe, les lycéens “s’habillent en pauvres” avant de dormir dehors. Un week-end organisé par un tour-opérateur de la pauvreté, avec ses “moments clés” : rencontre avec un “vrai” sans-abri, marche pieds nus dans les rues… L’objectif est de sensibiliser la jeunesse dorée à des problématiques bien éloignées des siennes. A Flint, ville sinistrée du Michigan, une association propose une “formation express” : un jeu de rôles d’une heure chrono à la manière d’un Monopoly humain. Ils sont banquiers, professeurs, travaillent dans des associations et vont simuler la pauvreté : factures en retard, voiture en panne… Les participants parviendront-ils à boucler leur fin de mois ? Alors qu’un homme d’affaires vient d’être élu président des Etats-Unis, que révèlent ces stages de la société américaine ? Comment sont-ils perçus par les plus démunis ? Cynisme absolu ou moyen efficace de sensibiliser les participants ? Un reportage de Laura Aguirre de Carcer, Mathieu Dreujou et Marielle Krouk :
Source : “Envoyé Spécial” du 2 février 2018, France 2