Fort mécontent du compromis passé entre Démocrates et Républicains vendredi dernier, et qui aura pour double effet de supprimer toute subvention fédérale à l’avortement dans le District fédéral et de permettre aux familles modestes d’obtenir des chèques scolaires pour leurs enfants afin de pouvoir les inscrire dans des établissements privés, le maire Démocrate de Washington depuis le début de l’année, Vincent Gray, qui n’en est pas à un scandale près, a organisé une “manifestation” (elle n’a réuni que quelques dizaines de militants Démocrates, d’employés municipaux et d’élus) sur Constitution Avenue, hier 11 avril, bloquant la circulation. Il a été interpellé, ainsi qu’une quarantaine de manifestants, par la police pour délit d’entrave à la circulation, menoté, emmené au poste puis relâché après sept heures de détention.
Une procédure judiciaire étant instruite contre lui, Gray a deux choix possibles. Soit il opte pour la procédure « post and forefeit » : il paye une modeste amende mais abandonne le droit de contester son délit ; soit il le conteste et le procureur général de Washington devra le poursuivre devant les tribunaux. Mais le procureur général, Irvin B. Nathan, a été nommé à ce poste par… Gray ! Un cas peu banal.
Vu de Sirius, c’est-à-dire de l’empyrée où règne le principe de non contradiction, on aura quelque difficulté à comprendre qu’un catholique – puisque Gray prétend l’être – manifeste contre la prohibition du financement de l’assassinat des enfants à naître et contre la liberté scolaire dans une ville dont il est le premier magistrat.