Ce qui est bien avec les Démocrates américains, c’est qu’ils ne s’embarrassent pas des préjugés affichés des progressistes européens sur le “gros argent”. Après tout, l’argent doit être pris là où il est. Et il est abondant sur les comptes en banque de nombreux Démocrates.
Le 20 avril prochain, Marc Benioff, progressiste mais homme d’affaires, et de grosses affaires, recevra chez lui à San Francisco pour un dîner privé soixante gros donateurs potentiels au profit du San Francisco Obama Victory Fund avec pour invité d’honneur Obama. Il en coûtera la bagatelle de 38 500 $ par couvert ! Une somme jugée quand même un peu « choc des prix » par les militants Démocrates locaux. Moyennant cette généreuse contribution à la campagne d’Obama, le président-candidat fera le tour des tables, aura un mot aimable pour chaque convive – manquerait plus qu’il morde… – et acceptera de poser avec lui pour la photo-souvenir…
Ceux qui ne disposeraient pas d’une telle somme ou qui ne pourraient pas trouver de place à ce dîner disposeront toutefois de deux séances de rattrapage.
En effet, le matin même, à Los Angeles, au St. Regis Hotel, ils pourront prendre leur petit-déjeuner avec Obama moyennant le règlement de 5 000 ou 10 000 $ (s’ils veulent une photo avec le candidat-président, c’est 10 000 $). Et dans l’après-midi, pour les donateurs plus modestes, ils pourront se rendre au Temple maçonnique de San Francisco et approcher à plus ou moins courte distance le président-candidat moyennant, 25, 250, 1 000 ou 2 500 $. Il y en a pour toutes les bourses : c’est cela la démocratie.