L’acteur Ernest Borgnine vient de mourir à l’âge de 95 ans à Los Angeles des suites d’une insuffisance rénale. Avec Kirk Douglas, il était le dernier monstre sacré du cinéma américain encore en vie.
Né en janvier 1917 dans une famille d’origine italienne, Ermes Effron Borgnino de son vrai nom, s’engage dans la marine américaine à 18 ans et y accomplit son service durant la Seconde guerre mondiale. Après la guerre, il s’inscrit à la Randall School of Drama dans le Connecticut, puis ses débuts sur la scène à Broadway, dans la pièce Harvey.
Il obtient son premier rôle au cinéma en 1951, mais c’est en 1953 qu’il se fait connaître du grand public, dans le film Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinneman, dans la peau du brutal et sadique sergent James Judson, un type de rôle qui va le cataloguer. En 1955, il obtient l’oscar du meilleur acteur pour son rôle principal dans Marty de Delbert Mann, un personnage de timide complexé aux antipodes des nombreux rôles de brutes et de salauds qu’il incarnera par la suite. Il est d’abord cantonné dans le western, notamment Johnny Guitar (1954) de Nicholas Ray ou Vera cruz (1955) de Robert Aldrich. Mais il ne tarde pas à s’affirmer dans d’autres genres, s’illustrant dans des classiques impérissables tels que Les vikings (1958) de Richard Fleischer, Le vol du Phoenix (1965) de Robert Aldrich, Les douze salopards (1967) de Robert Aldrich, La horde sauvage (1969) de Sam Peckinpah, L’aventure du Poséidon (1972) de Ronald Neame. Les années 1980 vont le voir dériver de plus en plus vers la série B (voire Z) italienne (renouant ainsi avec ses origines) sous la houlette de cadors du bis tels que Sergio Corbucci ou Antonio Margheriti. Mais il apparaît également à l’occasion dans des productions plus ambitieuses, notamment New York 1997 (1981) de John Carpenter. Surtout, cette décennie le voit très actif à la télévision, surtout dans le rôle de Dominic Santini, coéquipier de Jean-Michael Vincent dans la série à succès Supercopter, sans oublier la série de téléfilms dérivée des Douze salopards dans laquelle il reprend son personnage.
Les années 1990 et 2000 le voient ralentir nettement son rythme, on le voit en second rôle dans Bienvenu à Gattaca (1997) de Andrew Nichol, Blueberry (2004) de Jan Kounen et Red (2010) de Robert Schwentke. Il est également connu du jeune public pour être la voix de l’homme-sirène dans la série animée Bob l’éponge.
Républicain, Ernest Borgnine avait soutenu le candidat George W. Bush en 2000 et 2004. Aux antipodes de ses rôles de méchant, il était connu de son entourage pour sa gentillesse et son humilité. Marié cinq fois, il avait quatre enfants et était resté très discret sur sa vie privée.
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