Les dirigeants Démocrates et Républicains du Congrès ont passé un compromis peu avant minuit (heure locale, c’est-à-dire voici environ deux heures), qui était l’heure fatidique. Il autorisera le fonctionnement du gouvernement fédéral jusqu’à la fin de l’année fiscale (30 septembre 2011) et évitera donc la cessation de ses activités, moyennant des coupes budgétaires de 37,8 milliards de $ pour les cinq mois à venir (ce qui constituerait le volume de restrictions budgétaires le plus important de l’histoire américaine). C’est moins que ce qu’exigeaient encore hier les Républicains (61 milliards) mais plus que ce que les Démocrates se disaient prêts à accepter. Ce compromis devra être voté par la Chambre des Représentants et le Sénat la semaine prochaine pour devenir, une foi signé par Obama, loi. La principale concession des Républicains, qui a permis aux Démocrates de se rallier au compromis, semble être leur abandon de la suppression des subventions fédérales directes à Planned Parenthood, l’avorteur n° 1 aux États-Unis, mais assorti d’un accord bipartisan : les subventions fédérales ne seraient plus directement versées à Planned Parenthood mais aux États de l’Union sous forme de subvention globale, à charge pour les États de les redistribuer à leur gré aux organismes et associations s’occupant des questions de santé. Toutefois, sur la question du financement fédéral de l’avortement, qui a été au cœur du débat, les Républicains ont obtenu deux avenants : la cessation des subventions fédérales à l’avortement dans le District fédéral (Washington D.C.), qui n’est effectivement pas un État de l’Union, et un système d’aide financière permettant aux élèves issus de familles à faibles revenus du District fédéral de s’inscrire dans des établissements privés. Les réactions à ce compromis vont évidemment se manifester tout au long de la journée. Je tâcherai d’en rendre compte, mais il est évident qu’il ne satisfera pas une frange non négligeable des élus Républicains et, sans doute, les mouvements pro-vie américain.