Né dans une famille juive, Michael Newdow, médecin et avocat, est un athée, mais un athée militant et, sans doute, si l’on en croit Time Magazine, « le moins apprécié des athées américains ». Comme il est aussi d’une nature chicaneuse, il ne cesse de faire des procès au gouvernement sur ce qu’il considère comme une violation du Premier Amendement de la Constitution américaine, qui dispose : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l’établissement ou interdise le libre exercice d’une religion ». L’interprétation étroite qu’en fait Newdow l’a poussé à contester devant les tribunaux dès 2002 l’expression « One Nation Under God » (une nation unie sous l’autorité de Dieu) du serment d’allégeance au drapeau, et, depuis 2005, la devise « In God We Trust » (nous plaçons notre confiance en Dieu) qui figure sur les billets de banque et les pièces de monnaie des États-Unis. La cour d’appel du 9ème Circuit de Californie ayant, en octobre dernier, jugé irrecevable la demande de Newdow de voir retirer la devise « In God We Trust » des billets et pièces, au motif que cette devise « n’avait en aucune manière à voir avec l’établissement d’une religion », une analyse que partage la pluralité des historiens et des constitutionnalistes. La citation donnée plus haut extraite du Premier Amendement, exprime assez clairement la double intention des « Pères fondateurs» qui l’ont rédigé : pas d’Église établie aux États-Unis sur le modèle anglais mais aucune interdiction à une religion de pouvoir s’exprimer sur la place publique.
Dépité mais point découragé, Newdow a fait appel du jugement de la cour fédérale de Californie à la Cour suprême des États-Unis, car cette devise sur les billets et les pièces est anticonstitutionnelle et ne respecte pas « ses croyances religieuses » écrit le San Francisco Chronicle du 7 mars – le quotidien aurait été peut-être mieux inspiré d’écrire « son absence de croyances religieuses »…
La Cour suprême a refusé lundi dernier, sans commentaire, d’entendre l’affaire ce qui a sans doute déçu Newdow mais l’autorise, toutefois, à lancer une nouvelle action judiciaire devant une autre cour fédérale… Ce qu’il ne va pas se priver de faire !